UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CLÉVILLE

Canton de Troarn

Les habitants de la commune sont des Clévillais, Clévillaises


Août 1858  -  Réunion de communes.  -  La réunion d'une partie du territoire des communes de Cléville, Méry-Corbon et Ouézy à Croissanville, dans des limites déterminées, est proposée. Un membre s'oppose à cette réunion et, pour justifier son soutien, il s'en réfère aux réclamations produites par les communes intéressées. Il insiste pour que le statu quo soit maintenu, ainsi que l'avait décidé le Conseil général en 1845. La délibération proposée, mise aux voix, est adoptée.

Considérant que l’agglomération désignée sous le nom de bourg de Croissanville, et dont l’église de cette commune et le centre, appartient à quatre commune à trois cantons, deux arrondissements, qu'il en résulte une confusion constante dans, les attributions civiles, judiciaires et épiscopales, que toute action administrative est paralysée, qu'aucune amélioration n'est possible, Considérant que les habitants des hameaux de Cléville, de Méry-Corbon, d'Ouézy, dont on proposé la réunion à Croissanville, sont distants des centres de leur commune, les uns de 5 000 m. les autres, de 2 500 m., que pour accomplir tous, les actes de la vie civile, politique et religieuse, cet éloignement a pour eux les inconvénients les plus graves, leur impose des déplacements longs et pénibles, des pertes de temps considérables, que, contribuant aux charges de l'instruction primaire, ils n'en profitent pas, ne pouvant, sans danger, laisser parcourir à leurs enfants la longue distance qui les sépare de l'église et de l'école de ces communes. Considérant que les Conseils municipaux de Cléville et de Méry-Corbon s'opposent à la distraction des hameaux situés sur la route impériale de Paris, dans la crainte de voir diminuer leurs ressources et de ne plus pouvoir faire face à leurs dépenses, que ces objections sont peu fondées : Cléville, possédant 486 habitants et 895 hectares, ne perdra que 39 habitants, et 21 hectares, 72 ares, Méry-Corbon, ayant une population de 780 habitants et une superficie de 757 hectares, ne perdra que 57 habitants et 12 hectares 30 ares, que ces communes seront encore plus étendues et plus peuplées que la plupart de celles du département. En ce qui concerne Ouézy, considérant que cette commune peu importante se verrait réduite d'une manière extrême, et menacée dans son existence, s'il était donné suite aux propositions premières, soumises à l’enquête, et qui enlevaient à Ouézy 87 habitants et 112 hectares, qu'en adoptant, l'accord avec M. le Préfet, une nouvelle ligne de démarcation, on réduira à 20 hectares 10 ares seulement la portion qui sera réunie à Croissanville.

1° Les portions des, communes de Cléville et de Méry-Corbon, comprises entre l'ancienne route royale, au sud, et une ligne parallèle à la nouvelle route impériale, distante, au nord, de  150 m. de cette route et restreinte au périmètre des maisons agglomérées ligne,marquée sur le plan

2° La portion du territoire de la commune d'Ouézy, bornée au nord ancienne route royale, à l'est par la route de Canon à Croissanville, et au sud par une ligne parallèle à la route impériale de Paris à Caen, partant du point d'intersection des routes de Saint-Pierre-Sur-Dives à Croissanville et de Croissanville à Canon, et se dirigeant vers la commune de Croissanville.

 

Avril 1866   -   Un incendie.   -   Pendant la nuit du 24 au 25 avril, un incendie a éclaté en la commune de Cléville, au domicile du sieur Péris. Le feu a pris par la buanderie où l'on avait chauffé pendant la journée. Une grande cuve a été la proie des flammes avec tout le linge qu'elle contenait. L'appartement a été détruit en partie.

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.

On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Novembre 1866   -   Un arrêté.   -   Par arrêté du 9 novembre, M. le Préfet a autorisé les instituteurs dont les noms suivent à ouvrir des cours d'adultes, le soir, dans leur commune respectives, à savoir : MM. Ballé, à Cléville ; Lecorbeiller, à Reviers ; Tostain, à Clarbec ; Delacour, à Vaudeloges ; Osmont, à Montbertrand.

 

Juillet 1867   -   La foudre.   -   Samedi dernier, vers deux heures de l'après-midi, pendant que l'orage grondait si fort, M. Jahan (maître de requêtes au Conseil d'État), ses fermiers et son régisseur se trouvaient sur le bord du Laison, près le pont de l'église, pour s'entendre sur les réparations à faire à la propriété, lorsqu'un violent coup de tonnerre a subitement jeté l'effroi  au milieu du petit groupe.

Chacun a ressenti l'effet du fluide électrique, et particulièrement M. Trajin, le régisseur, en a éprouvé une telle commotion qu'il est resté quelque temps privé de la vue et de toute sensation extérieure, on a dû le transporter à sa voiture pour de là être reconduit à sa demeure, où il n'a pas tardé à recouvrer ses facultés.  

 

Mai 1868   -   Les chants de la résurrection.   -   Plusieurs individus de Cléville s'associèrent, le samedi saint, pour aller chanter la Résurrection. Ils passèrent la nuit à cet exercice, et recueillirent une quantité d'œufs et quelque argent.

Le lendemain,  ils procédèrent au partage de leurs recettes et firent ensemble un repas ou la cordialité régna tant que les convives gardèrent leur raison. Mais, à la fin de cette agape  fraternelle, les têtes se trouvèrent échauffées par la boisson, et la raison ayant fait place à l'irritation, les esprits devinrent taquins, des plaisanteries on en vint aux propos grossiers et injurieux, et on finit par passer des paroles aux faits. Les oeufs de Pâques servirent de projectiles aux combattants, qui se les jetaient à la tête à qui mieux-mieux, de sorte qu'il n'en resta pas un seul, et que le combat cessa faute de munitions et alors que les combattants étaient couverts de jaune d'œufs, à la grande joie des témoins de ce drame singulier.  

 

Février 1870   -   Fait divers.   -  Mercredi, M. Lehericy, âgé de 76 ans, cultivateur à Cléville, quitta son domicile pour se rendre à Notre-Dame-d'Estrées. L'heure à laquelle M. Lehericy avait l'habitude de rentrer étant depuis longtemps passée, sa femme s'inquiéta de cette absence prolongée et pria son neveu d'aller au-devant de lui.

Le neveu partit et suivit le chemin qu'avait dû parcourir celui que l'on cherchait, mais il ne le rencontra pas.

Jeudi matin, il recommença ses recherches et finit par trouver le corps de son oncle dans la rivière de la Vie, sur le territoire de la commune de Biéville.

La mort de M. Lehericy ne peut être attribuée qu'à un accident.  

 

Octobre 1872   -  Fait divers.  -  Il y a quinze jours à peine, une femme de Cléville ressentant, au milieu de la nuit, les premières douleurs de l'enfantement, fit réveiller son mari, pour  qu'il allât au plus vite chercher la sage femme. Le cas pressait.

— Ma fine ! répondit ce papa malgré lui, y fait ben trop nère... dites à Madelon, d'patienter jusqu'au jour……..

Et il se rendormit.

 

Avril 1878   -  Bourrasque.  -  Une violente bourrasque s'est fait sentir, mardi soir, à Cléville, canton de Troarn. Bon nombre de couvertures ont été enlevées ou endommagées, un vieux bâtiment appartenant à Mme Friley a été détruit par la tempête, des pommiers en plein rapport ont été déracinés. L'un de ces arbres a été transporté à environ dix mètres avec une telle violence qu'il en renversa plusieurs qui se trouvaient sur son passage. Tout se borne à des dégâts matériels.  

 

Janvier 1880  -  Jeanneton avait tort.  -  Nous avons déjà entretenu nos lecteurs du différend qui divisait le maire et le curé de Cléville. Ce dernier avait de sa propre autorité, et sans en avoir demandé la permission au maire, fait abattre un noyer situé dans les dépendances du presbytère, il prétendait qu'il était mort et, à l'appui de son dire, voulait faire entendre Jeanneton, sa servante. Le maire prétendait au contraire que l'arbre n'était pas mort et réclamait au nom de la commune 100 fr. de dommages-intérêts. Le juge de paix de Troarn a nommé des experts, et sur leur rapport, le curé de Cléville a été condamné à  70 francs de dommages-intérêts. On voit que les experts n'ont pas été de l'avis de Jeanneton.  

 

Juillet 1880  -  Tentative de meurtre.  -  Lundi, à 3 heures et demie du soir, le nommé Armand Chrétien, âge de 39 ans, propriétaire à Cléville, a tiré un coup de fusil et porté plusieurs coups de conduit à lessive en fer, à la femme Lecerf, âgée de 39 ans, sa concubine. La femme Lecerf a été blessée à la hanche droite, à la tête et à l'épaule droite, on pense que ses jours ne sont pas en danger. Chrétien, après son crime, a tenté de ce suicider en se jetant dans une mare d'où il a été retiré presque asphyxié et a été arrêté et mis à la disposition de la justice.  

 

Juin 1882  -  Fantaisie d’un syndicat.  -  Mercredi, puis samedi, le marais de Cléville a failli être inondé par la Dives, mais le maire de Cléville ayant requis tous les ouvriers disponibles, l'inondation a pu être empêchée. Quant au syndicat de la Dives, qui aurait dû prendre des mesures, il n'a pas donné signe de vie. En revanche, il a fait un joli travail à St-Pierre-du-Jonquet. Mercredi, en pleine crue de la Dives, ses  ouvriers ont établi un barrage dans le ruisseau appelé la Tranchée. Immédiatement une inondation s'est produite, en avant  de ce barrage, et l'eau a couvert 6 hectares de terrain, et montré ainsi que le syndicat de la Dives, n'est pas plus malin qu'il n'en a l'air.  

 

Octobre 1884  -  Question.  -  Le maire de Cléville a donné sa démission depuis plus de deux mois. On ne procède pas a son remplacement. M. le préfet réfléchira-t-il encore longtemps avant de prendre une décision.  

 

Février 1885  -  Un désaccord.  -  Un conflit assez curieux existe actuellement entre le préfet et la commune de Cléville. Voici les faits : Certaines affaires ne recevant aucune solution, le maire de cette commune adressa sa démission au préfet en août 1884. Celui-ci fit la sourde oreille et ne répondit qu’après…. une lettre chargée. Lors de la réélection, l'ancien maire fut réélu à l'unanimité, mais il refusa d'accepter, et les motifs de son refus furent inscrits au procès-verbal.  

 

Juin 1887  -  Il est temps d’attendre.  -  A la suite des pluies de ces jours derniers, une crue des rivières s'est produite. Les bords du Laizon, qu'on signale au directeur du syndicat depuis au moins quatre ou cinq ans comme étant en très mauvais état, ont cédé à cette dernière crue et tout le marais de Cléville a été sous une couche d'eau vaseuse qui a varié de 30 centimètres à 1 mètre. La perte occasionnée par cette négligence est évaluée, pour Cléville, à 25 000 fr. 

Les propriétaires vont sans doute attaquer le syndicat, mais ils ont le temps d'attendre. Un procès de ce genre, intenté depuis tantôt six ans par M. Querrière, n'est pas encore  aujourd'hui terminé.

 

Juin 1887  -  Les fortes chaleurs.  -  Les fortes chaleurs que nous subissons ne sont rien auprès de celles que nos pères eurent à supporter. Ainsi, en 1803, la Normandie vit s'écouler une période de quatre-vingt-quinze jours sans pluie. En 1811, année de la fameuse comète, les rivières tarirent dans plusieurs départements. En 1844, nouvelles chaleurs, le thermomètre resta stationnaire entre 50 et 60 degrés. Dans quelques départements, les bestiaux périrent faute d'eau. En 1859, 1860, 1869 et 1874, le thermomètre monta à 38 degrés. L'année  dernière, il y eut 20 degrés au mois d'octobre, température exceptionnelle pour la saison.

 

Mars 1888  -  A quelque chose malheur est bon.  -  Nous avons, au moment, donné les détails sur les avaries arrivées aux ornements d'église de la fabrique de Cléville. Une action en  responsabilité a été intentée à l'entrepreneur des réparations de l’église. Le procès n'a pas encore reçu que nous sachions de solution devant le conseil de préfecture, mais les ornements, à ce qu'on nous assure, sont depuis longtemps réparés, grâce à des âmes charitables. De cette façon, la fabrique ne peut que gagner à cette malheureuse affaire. Si elle perd son procès, elle ne perdra rien. Si elle le gagne, elle sera remboursée une seconde fois de sa perte.  

 

Avril 1888  -  Un kilomètre par jour.  -  Le  conseil de préfecture a statué sur l'action intentée par la fabrique de Cléville à l'entrepreneur des travaux de l'église pour dégâts causés aux ornements. La fabrique de Cléville a gain de cause et une expertise doit fixer le chiffre de l'indemnité que lui paieront chacun par moitié l'entrepreneur des travaux et l'architecte qui les a conduits. Cette décision a été rendue le 5 mars et c'est le 25 seulement qu'elle a été notifiée à la fabrique. Comme Cléville est à 22 kilomètres de Caen, on voit que c'est une vitesse de un kilomètre par jour !  

 

Novembre 1888  -  Accident d’arme à feu.  -  Ces jours derniers, à Cléville, on tirait des coups de pistolet à propos d'une noce. En bourrant le sien, un nommé Dil a fait partir le coup inopinément et s'est fait une blessure grave à la main droite. L'amputation ne sera peut-être pas nécessaire, mais il est très probable que, de longtemps, il ne pourra se servir de sa main.  

 

Novembre 1892  -  Qui qui trichent ?  -  Voilà ce que se demandent les habitants de Cléville, en voyant le curé et l'adjoint bouleverser les archives de la commune. Ils y ont passé quatre jours une de ces dernières semaines, et il faut croire qu'ils n'ont pas encore trouvé ce qu'ils cherchaient, car ils recommencent. Le secrétaire de la mairie, qui avait la garde des archives et auquel on a voulu en rendre la clef après tout ce bouleversement, a refusé de la reprendre à moins d'un nouvel inventaire, et il a bien fait. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1892  -  Rectification confirmative.  -  Le curé de Cléville nous écrit « qu'il est exact qu'il a passé plusieurs jours aux archives de la mairie avec l'adjoint, mais que le maire y était aussi ou un autre conseiller, et que ce séjour avait pour but non pas de « bouleverser » mais de « classer » les pièces conservées aux archives de la mairie ». 

M. Pépin réfute aussi ce qui à été dit au sujet du secrétaire de la mairie. Ceci n'est pas l'affaire du presbytère. Aussi ne publions nous rien, car on accuserait certainement le curé d'être tout dans la commune. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1892  -  Batterie municipale.  -   Dimanche, le maire de Cléville arrive à la mairie. Toujours à propos des fameuses archives dont nous avons parlé, Il y a altercation entre le secrétaire-instituteur de la mairie et le susdit maire. Le maire calotte, paraît-il, le secrétaire !  Celui-ci se sauve, le maire le suit, la femme du secrétaire court après, pendant que les mioches piaillent et que le public s'amuse. 

On dit même que le maire, ne pouvant atteindre le secrétaire, se serait rabattu sur sa femme. Une enquête ne peut manquer d'être ouverte, car il est impossible que l'administration laisse ainsi passer à la batterie l'un de ses instituteurs. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1893  - Instituteur ou institutrice.  -  On se rappelle le pauvre instituteur de Cleville, mal vu de son curé et giflé par le maire. Tremblant, il écrit à l'académie et, pour sauver sa peau, demande son changement que ses supérieurs lui accordent immédiatement au 1er janvier, pour ses étrennes, avec un déménagement par un demi-pied, de neige. Par suite, l'académie, trouvant que c'était trop de deux maîtres, un instituteur et une institutrice, pour une commune de 300 habitants, voulut en supprimer un. Mais lequel ? Tel était l'inconvénient. Le curé voulait une institutrice et le maire un instituteur, et les conseillers, qui ne voulaient faire de peine ni à l'un ni à l'autre, hésitaient.

Après une délibération, sans résultat, on envoya dans chaque maison le garde champêtre avec un registre. Ceux qui voulaient un instituteur signaient d'un côté, ceux qui voulaient une institutrice, de l'autre. 

Le curé fut battu. L'institutrice, ainsi ballottée, a donné sa démission et veut se marier. De ce conflit, les petites filles sont seules heureuses, car elles sont en congé et voudraient que cela durât longtemps. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1893  -  Une bande de voleurs.  -  Une bande de voleurs exploite, depuis quelque temps, les cantons de Dozulé et de Mézidon. À Heuland, à Bourgeauville, à Branville, c'est du  cidre, ce sont des volailles qui disparaissent, A Cricqueville, les mêmes malfaiteurs, sans doute, en l'absence d'une dame Vimont, propriétaire, et de sa servante, sont entrés avec effraction et sont partis en emportant cinq billets de 100 francs, deux montres en or, une chaîne et des bijoux, le tout évalué à 1 200 francs.

A Cléville, des malfaiteurs se sont introduits dans la maison de M. Pigache, maire, et ont fouillé les appartements, pendant que les maîtres et les domestiques étaient à la messe. Ils n'ont trouvé que le porte-monnaie de Mme Pigache, contenant 80 fr., et ont emporté les chaussures du fils Pigache, également absent.

Des malfaiteurs sont entrés dans la maison de M. Fontaine, demeurant à Beaufour, et ont volé un billet de banque de 100 francs et quelques bijoux d'une valeur d'environ 400 fr. Ils n'ont pu heureusement réussir à forcer la serrure du coffre-fort. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Appel des conscrits.   -  Le bruit s'accrédite de plus en plus que l'appel de la classe de 1893 aurait lieu, par anticipation du 12 au 15 novembre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  La pêche.   -  Jusqu'au 10 janvier, est interdite la pêche du saumon, du 20 octobre au jeudi 31 janvier, est interdite la pêche de la truite et de l'ombre-chevalier ; du 15 novembre au 31 décembre, est interdite la pêche du lavaret. Une mesure d'exception relative aux arrêtés préfectoraux d'interdiction temporaire de la pêche, même à la ligne flottante, porte que les carpes, brochets, barbeaux, brèmes, aloses, perches et gardons pourront être capturés en tout temps s'ils atteignent 14 cent, de long ; les soles plies et filets, 10 cent, seulement. Les écrevisses à pattes rouges doivent compter 8 cent., et celles à pattes blanches 13 cent, de longueur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Ca va mal au Marais.   -  A la suite du fameux procès des marais de Cléville, l'administration a été changée et confiée aux adversaires de l'ancienne. Les propriétaires n'y ont pas gagné. Les chemins d'exploitation sont dans un état tel que les chevaux ont une peine énorme à traîner une charrette vide. Les revenus ordinaires étaient de 3 à 400 fr. Cette année, la récolte des herbes a été vendue 214 fr., mais il a fallu, pour en arriver là, dépenser au moins 200 francs, d'où un revenu à peu près nul. Enfin, par négligence, les fosses sont restés à sec pendant plusieurs jours, et une jument appartenant à M. Brion, jument mère de plusieurs étalons, est tombée dans un fossé et est morte des suites de sa chute. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Pêche.  -   La pêche du saumon est interdite jusqu'au 10 janvier, à partir du 20 octobre, on ne pourra plus pêcher la truite et l'ombre-chevalier.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1895  -  Morts accidentelles.  -   Dimanche, la dame Marie Voisin, 63 ans, propriétaires Basseneville, se rendait en voiture à Biéville avec sa belle-sœur, âgée de 40 ans, lorsqu'en passant sur le territoire de Cléville le cheval s'emballa et fit verser la voiture dans un fossé. La dame Marie Voisin fut tuée sur le coup et sa belle-sœur en fut quitte pour quelques légères contusions. 

— Le sieur Joseph Adelinel, 60 ans, journalier à Orbec, était à la Vespière en train d'abattre des poires lorsque, tout à coup, la branche sur laquelle il se trouvait vint à sa rompre. Le malheureux tomba sur la sol où il se tua net. 

— Ces jours-ci, les deux fils de M. Bisson, propriétaire à St-Gemain-de-Livet, cueillaient des poires. L'un d'eux, âgé de 25 ans, fut pris d'un étourdissement et tomba sur le sol. Malgré les soins qui lui ont été prodigués,  il est mort quatre jours après l'accident. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1897  -  Au plus têtu.  -  Dans la petite commune de Cléville, canton de Mézidon, on se dispute un chemin appelé la Sente-aux-Anes. C'est le plus têtu qui l'aura. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1898  -  Mort accidentelle.  -  La femme Florina Perrée, 53 ans, journalière à Cléville, est tombée dans le ruisseau « La Boude de Cléville », où elle lavait, et s'est noyée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Mesures sanitaires.     L'entrée du bétail espagnol et portugais est interdite en France à cause de la fièvre aphteuse. 

— M. le préfet du Calvados vient, de prendre un arrêté relatif aux mesures à prendre pour l'introduction et la mise en vente, dans le Calvados, des moutons destinés à la boucherie et provenant de départements affectés de fièvre aphteuse ou de clavelée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1898  -  Échange de coups.     Le maire de Cléville, canton de Mézidon, ayant eu une discussion avec un ouvrier qui refusait de lui couper son foin, les habitants de la commune ont assisté à une lutte à coups de poing, de pierre et de bâton, lutte à laquelle ont pris part le maire, l'ouvrier et un voisin, qui n'était cependant pour rien dans l'affaire. Le maire a eu le dessous. La chose en est là. Personne ne porte plainte, chacun pansant ses blessures. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1900   -   Noyés accidentellement.  -    On a trouvé dans la mare de son jardin, à Cléville, prés Troarn, le cadavre du sieur Auguste Guérin, 48 ans, ouvrier draineur et suisse à l’église. Le malheureux, en rentrant chez lui, trompé par l'obscurité, y était tombé et avait aussitôt succombé à une congestion. 

— On a trouvé noyé dans la rivière l'Orne le sieur Arsène Madelaine, 47 ans, cultivateur à St-Marc-d'Ouilly, qui a dû y tomber, accidentellement. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Trop d’aplomb pour son age.  -  Les époux Taban, âgés de 46 et 45 ans, ont eu dix-huit enfants, ça ne les a pas enrichis. Aussi étaient-ils à la charge de la commune de Cléville, canton de Troarn, leur résidence.

Tout à coup, les Taban se mirent à bien vivre, à acheter une vache et un tas d'objets. « Bien sûr, ils ont trouvé un trésor », disait-on dans le pays. Mais le mystère fut un jour éclairci. L'argent provenait de vols commis par Lœtitia Rilyon, 14 ans, fille de la femme Taban. Cette gamine était en service chez la veuve Pitrou, 87 ans, habitant Argences.

Cette dame avait toute confiance dans sa petite servante, qui a trouvé moyen de lui enlever 2 à 3 000 fr. sur le magot en or que la vieille dame avait la manie de cacher dans son armoire.

Malgré toutes les preuves, Lœtitia Rilyon, qui a un aplomb extraordinaire, a juré qu'elle n'a jamais « touché à rien » et a accusé la fille de la veuve Pitrou d'être la voleuse.

Cette peu intéressante famille a été condamnée : le père, à quinze mois de prison ; la mère et la fille, à six mois chacune, avec la loi Bérenger pour la jeune voleuse. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Novembre 1901    -   Une conscience élastique.  -   La femme Traban, condamnée à six mois de prison pour avoir profité du vol commis par sa jeune fille chez Madame Pitrou, rentière à Argences, où elle était servante, nous écrit pour nous dire qu'elle a 36 ans et non 45 ; qu'elle n'a pas eu dix-huit enfants.

C'est son mari qui en a eu plusieurs d'un premier mariage, II faut croire que la première souche était meilleure que la seconde, car tous les enfants du premier lit se sont très honnêtement tirés. Il n'en est pas de même de la fille issue du second mariage.

La femme Traban, après avoir affirmé qu'elle n'a jamais rien touché du bureau de bienfaisance de Cléville, termine en disant que, par obéissance à la loi, elle fera ses six mois de prison et son mari ses quinze mois, mais « le cœur propre, la tête haute et la conscience nette ».

 

Avril 1913  -  Grave accident  -  Il y a quelques jours, René Malhère, 24 ans, employé à la fromagerie Lermal, croyant qu'une carabine n'était pas chargée, mit en joue les femmes  Ausmont et Madeleine pour leur faire peur. Malheureusement le coup parti et l'une d'elles Mme Madeleine fut atteinte à la tête. On a pu extraire la balle. L'état de cette femme est  assez grave. Une enquête a été ouverte.

 

Mars 1916  -  Animaux volés.  -  On a volé, la nuit, dans un herbage à la veuve Halbout, cultivatrice à Cléville, une vache et deux bœufs, d'une valeur de 2.100 francs. L'un des bœufs appartient à la dame Mabire, fille de la veuve Halbout. Cette dernière accuse de ce vol une personne, qui la touche de très près, mais rien, jusqu'ici, dans l'enquête, n'est venu prouver la  véracité de cette assertion.

 

Octobre 1921  -   Trois saligauds.   -  Un chimiste de la Société Normande de Métallurgie, nommé Roussel, rue Saint-Pierre, à Caen, a été arrêté. Ce triste individu se livrait, sur la voie, publique, tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, et particulièrement devant des jeunes filles, à des obscénités d'un goût non douteux. II a avoué ce qui lui était reproché.

— Un autre, Jules Guilleux, 31 ans, journalier, sans domicile fixe, attirait des enfants sur le cours Montalivet, à Caen, et là, comme Roussel, se livrait à des gestes répugnants. Le père d'un des gosses le surprit, lui administra une correction en règle et le conduisit au commissariat.

— Un journalier de Cléville, canton de Troarn, Pierre Avisse, accusé d'avoir violé, il y a quelques jours, une fillette de 13 ans, habitant Argences, a été arrêté. Il a avoué les faits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1923   -   La guigne.   -   Un épicier de Cléville, canton de Troarn, M. Recouvreur, se présentait à la gendarmerie pour porter plainte contre son voisin. Le voyant surexcité, les gendarmes tentèrent de le calmer, sans toutefois y parvenir, car l'épicier se mit à les outrager et même à les menacer.

On l'a arrêté aussitôt. Deux autres contraventions seront aussi relevées contre Recouvreur. Sa bicyclette qu'il avait laissée à la porte n'avait pas de plaque et dans ses poches on a trouvé un briquet non estampillé. Ce jour-là, M. Recouvreur était vraiment dans le malheur. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1928  -  Les noces d’or de M. et Mme Mélidor.  -  M. et Mme Mélidor Tabesse, âgés respectivement de 72 et 73 ans, viennent de célébrer leurs noces d'or, entourés de leurs enfants et petits-enfants.
La municipalité s'était associé à cette cérémonie. M, le Maire de Cléville, entouré de son Conseil, a remis un souvenir aux vénérables époux.

 

Février 1932   -   On cambriole à Cléville.   -   Des malfaiteurs que la gendarmerie recherche activement se sont introduits, au cours de la nuit, en brisant un carreau, dans les bureaux de la Fromagerie Lepetit, à Cléville.

Fracturant un meuble-caisse, les malandrins ont fait main basse sur une somme de 1 800 fr.

Le vol qui fut découvert, au matin, par un magasinier, M. Louis Garnier, procédant à l'ouverture des portes de différents locaux de l'usine, est imputé à un employé récemment congédié.

Des traces de pesée ont été relevées sur une porte donnant accès dans un couloir menant aux bureaux de la Fromagerie. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Décembre 1941   -   Délimitation de la région « Pays d'Auge ».  -  Elle comprend pour le Calvados : a) Arrondissement de Lisieux (en entier, sauf Thiéville) : b) Arrondissement de Pont-l'Evêque (en entier) ; c) Les communes suivantes du canton de Troarn : Amfréville, Argences, Bavent, Bréville, Bures, Cabourg. Canteloup, Cléville, Janville, Merville, Petiville, Robehomme, St-Ouen-du-Mesnil-Oger, Sallenelles, St-Pierre-de-Jonquet, St-Pair, Troarn, Varaville ; d) Les communes suivantes du canton de Bourguébus : Airan, Cesny-aux-Vignes, Moult : e) Les communes du canton de Morteaux-Coulibœuf : Baron, Courcy, Louvagny, Moutiers-en-Auge, Norrey-en-Auge.  

 

Avril 1947  -  Les surprises de la pêche.     Accompagné de ses fils et de cinq camarades : Roger Villerobe et Hubert Rouland, de Méry-Corbon ; Marcel Cornée, Lucien Germain et Jean Meslay de Cléville ; M. Michel Alexandre, de Biéville-en-auge, pêchait de nuit à l’aide d’un grand épervier dans la rivière « la Vie ». 

En ramenant le filet ils y découvrirent un objet dont l’obscurité ne leur permit pas de reconnaître la nature. C’était un engin de guerre qui ne tarda pas à éclater blessant M. Michel à la mâchoire inférieure. Les huit pêcheurs se sont vus gratifier des contraventions d’usage.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1948   -   Des malfaiteurs opèrent à Cléville.   -   Au cours de la nuit des inconnus ont pénétré dans la fromagerie Lepetit où ils ont dérobé une machine à écrire et 200 litres d'essence. Ils se sont retirés non sans avoir fait le plein de leur voiture au distributeur de carburant installé dans la cour.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

CLÉVILLE (Calvados)  -  La Ferme de l'Église

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