UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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CONTEVILLE

Canton de Bourguébus

Les habitants de la commune de Conteville sont des Contevillais, Contevillaises.


Février 1849  -  Avis aux cultivateurs.   -   La culture du Ricin ( Palma Christi ) est le moyen le plus sûr de chasser les taupes d'un terrain qu'elles envahissent et bouleversent.

Deux pieds de Ricin, par arc, suffisent pour en chasser les taupes. La culture de cette plante est facile et son produit utilisé dans les pharmacies.

Il serait bon de se précautionner de graines pour en semer dans les potagers, les jardins, les prairies. (source Journal de Honfleur) 

 

Mars 1849  -  Cour d'assises du Calvados.   -   Présidence de M le conseiller Le Menuet de la Juganniére.  Audience du 15.

Une très-grave affaire avait attiré une affluence considérable à cette audience. Il s'agissait d'accusation d'infanticide portée contre une femme mariée, de complicité avec sa domestique et un homme précédemment domestique dans la même ferme, à Conteville (Calvados). Voici le résumé des faits.

La femme Aubert, âgée de 34 ans, revenant du marché de Caen, en septembre dernier, fut prise des douleurs de l'enfantement ; elle se retira sous une charretterie, où elle mit au monde une petite fille, sans pousser un cri.

Elle avait soigneusement dissimulé sa grossesse, surtout à son mari. La fille Baunier assista sa maîtresse, alla chercher des ciseaux pour couper le cordon ombilical et à son retour, prit l'enfant dans son tablier, le porta dans la boulangerie, retourna auprès de la femme Aubert, et l'aida à rentrer dans sa maison, où elle se coucha et garda le lit plusieurs jours. Cette fille vinl plusieurs fois dans la chambre de sa maîtresse pendant la nuit qui suivit l'accouchement sans que le mari, qui couche dans la même chambre, s'en aperçût.

Hébert, congédié par son maître, depuis le mois du juillet, couchait assez souvent dans la boulangerie de la ferme à l’insu d'Aubert ; il s'y trouvait la nuit dont il s'agit, et le lendemain pendant que le fermier était à la messe aida la fille Baunier à enterrer l'enfant dans un coin du jardin. Cet homme avait connaissance de la grossesse de la femme Aubert, il conservait avec elle des relations intime, et vint la voir deux fois ce même dimanche.

La fille Baunier cependant quitta la ferme d'Aubert en novembre et entra chez le sieur Després. Pressée de questions par la femme de celui-ci, elle avoua la part qu'elle avait eue à l'accouchement de son ancienne maîtresse. La justice fut informée, les deux femmes furent arrêtées ainsi que Hébert.

L'instruction a fait reconnaître que l'enfant était né viable et avait vécu ; qu'il avait à la tête une fracture produite par un corps contondant, peut-être le choc de la tête contre la muraille et que cette fracture était probablement la cause de la mort ; des traces de sang ont été reconnues dans la boulangerie contre la fenêtre et contre la porte à un mètre de hauteur, d'une de ces taches partaient en rayonnant des gouttelettes comme si elles eussent jailli d'un corps ensanglanté frappé contre la muraille.

La complicité de Hébert résulte suivant l'accusation, de ses relations avec les deux femmes, de ce qu'il s'est trouvé dans la boulangerie de la ferme, la nuit de l'accouchement, de ce que, de concert avec la fille Baunier, il a enterré l'enfant seulement à 30 centimètres de terre, tant ils étaient pressés, de ses visites à la femme Aubert, le jour qui a suivi l'événement, de ses relations antérieures et postérieures avec cette femme.

L'audience a été fort animée. La femme Aubert et la fille Baunier s'accusaient constamment l'une l’autre, leurs déclarations contradictoires, les dépositions des témoins, celles surtout de l'homme de l'art qui a procédé à l'autopsie de l'enfant. Quant à Hébert, les charges qui pesaient sur lui se sont singulièrement amoindries au débat.

Le jury a prononcé sa non-culpabilité. Mais, tout en admettant des circonstances atténuantes, il a déclaré la fille Baunier, coupable d'avoir volontairement donné la mort à l'enfant dont sa maîtresse était accouchée le 22 septembre, et la femme Aubert de s'être rendue complice de ce crime en provoquant à son exécution, et donnant des instructions pour le commettre. Elles ont été toutes deux condamnées à vingt ans de travaux forcés.

Cette affaire, la dernière de la session, s'est prolongée dans le cours de la nuit, l'arrêt n'a été rendu que le 16 à 3 heures et demie du matin.

La femme Aubert s'est pourvue en cassation. (source Journal de Honfleur)

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.

On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

 

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année.

 

Janvier 1867   -   Le froid.   -   la soirée et une partie de la nuit de samedi à dimanche dernier ont été marquées par une température exceptionnelle.

Il est tombé, pendant plusieurs heures consécutives une sorte de pluie fine et glacée qui a converti nos rues et nos places publiques en une véritable mer de glace, sur laquelle les mieux aguerris ne parvenaient que fort difficilement à conserver l'équilibre. Aussi les chutes ont-elles été nombreuses.

Plusieurs d'entre elles ont donné lieu à des accidents plus ou moins graves.

 

Janvier 1867   -   La neige.   -   Pendant deux jours, mais principalement dans la nuit de mardi à mercredi dernier, la neige est tombée en grande abondance, tant à Caen qu'aux environs.

Les lettres que nous recevons de nos correspondants, nous informent que le même fait s'est produit sur tous les points du département.  

 

Mai 1868   -   Le climat.   -   L'élévation de la température qui n'a cessé de régner pendant la majeure partie du mois qui se termine, est un événement assez rare dans nos climats, où la chaleur n'atteint son maximum que vers le mois de juillet.

Voici à cette occasion la nomenclature des plus fortes chaleurs observées depuis un siècle et demi :

En 1702, le thermomètre monta  à 39 degrés centigrades au dessus de zéro.

En 1753 et 1793, à 38 degrés.

En 1825, à 37 degrés.

En 1800 et en 1830, à 36 degrés.

La moyenne de la chaleur des étés et de 30 degrés. Cette moyenne à presque été atteinte dans la dernière quinzaine de mai 1868.

 

Juillet 1868   -   L'orage.    -   Nous recevrons de tous les points du département, des lettres relatant les dégâts occasionnés par les orages de samedi et dimanche.

À Honfleur, la foudre est tombée dans une propriété plantée, située rue Bourdet.

A Conteville, la grêle a tombé avec tant de violence, qu'un nombre considérable de carreaux du presbytère ont été brisés.

A Villerville, le tonnerre est tombé sur une maison que les locataires devaient occuper le lendemain. La majeure partie des fenêtres ont été brisées, et les boiseries intérieures arrachées. On évalue la perte à 400 francs environ.

Dans une maison de la même commune, plusieurs sacs de chaux vive se sont subitement enflammés, et auraient déterminé un grave incendie, si les habitants de ce quartier n'avaient apporté de prompts secours.  

 

Août 1868   -   Des fouilles.   -   A Conteville, à la suite des fouilles pratiquées dans le Val-des-Dunes, on a découvert des cercueils en pierre, des squelettes parfaitement conservés et une grande quantité d'ossements.

Une délégation de la Société des Antiquaires de Normandie a dû se rendre sur les lieux.

Tout fait supposer que ces débris humains auraient été enfouis en cet endroit lors de la conspiration des barons normands contre Guillaume le Batard, en 1047.  

 

Octobre 1868   -   Les fouilles.   -   La Société des Antiquaires de Normandie ayant cessé de faire opérer des fouilles dans le Val-es-Dunes, sur le territoire de la commune de Conteville, le propriétaire de ce terrain va les continuer pour son propre compte.

Voilà une bonne occasion pour les amateurs d'antiquités d'augmenter leurs collections.  

 

Juin 1875   -   Les blés.  -  Les blés augmentent, non pas que dans nos contrées la récolte soit compromise, au contraire, mais parce que les nouvelles du Sud et du Sud-Est font craindre une grande déception dans le rendement.

 

Juin 1875   -   Assassinat.  -  Mardi, une veuve Hébert, surnommée la mère Piqué, a été trouvée assassinée dans son domicile, à Conteville.

L'assassin est Alphonse. Quesney, journalier à Conteville, il est venu pour ainsi dire, raconter les faits à la gendarmerie. Il paraît ne pas jouir de toutes ses facultés. Il aurait, d'après sa déclaration, tué cette malheureuse femme, parce qu'elle lui avait jeté un sort qui le faisait énormément souffrir.

 

Avril 1880  -  Accident de voiture.  -  Dimanche, M. Jacquette, huissier à Troarn, revenait de Conteville, en cabriolet, avec son clerc et M. R…...., propriétaire à Cabourg. A deux kilomètres de Conteville, le cheval s'abattit, et les brancards se rompirent. M. Jacquette et son clerc furent jetés hors de la voiture et n'eurent aucun mal, mais M. R... a été assez sérieusement blessé, sa tête ayant porté sur le rebord de la capote.  

 

Novembre 1881  -  L’hiver.  -  D'après de récents avis des diverses, agences météorologique les plus dignes de foi, l'hiver de cette année sera l'un des plus rigoureux du siècle, du commencement de décembre à la mi-février, le froid serait très vif, la neige est déjà apparue dans l’Est de la France. Elle est tombée dimanche à Lisieux.

 

Novembre 1881  -  Instruction primaire.  -  Un décret porte que chaque commune va recevoir une subvention extraordinaire destinée à lui rembourser la somme qu'elle doit prélever sur ses revenus ordinaires pour la gratitude de l'instruction.

 

Novembre 1881  -  Tentative d’incendie.  -  Lundi, une tentative d'incendie, dont l'auteur est inconnu, a eu lieu au domicile de M. Jules Cousin, propriétaire à Conteville. On a découvert dans le grenier une demi-botte de paille dans laquelle était placée une mèche à amadou, avec 45 allumettes de fraude liées autour. Le feu avait été mis à cet engin, mais M. Cousin a été assez heureux de s'en apercevoir et a pu empêcher que cet incendie ne se propage dans le grenier.

 

Mai 1890  -  Vache furieuse.  -  Dernièrement, une vache nouvellement vêlée, appartenant à la femme Delahaye, cultivatrice à Conteville, effrayée par un chien, s'est jetée sur cette femme, l'a soulevée avec ses cornes, prises sous le menton, et l'a collée contre un mur, en lui faisant une grande ouverture au côté gauche du cou. Le mari a eu beaucoup de peine à dégager sa femme, la vache la tenant comme clouée contre la muraille. On espère, malgré la gravité de la blessure, que la femme Delahaye guérira. 

 

Février 1891  -  La fraude sur les beurres.  -  Samedi, à Honfleur, procès-verbal a été dressé contre la femme Lecerf, née Victorine Besnard, cultivatrice à Contevillle, dont le beurre contenait 25 p. 100 de jus de carottes, et contre la femme Constant Langlois, née Delphine Maurice, cultivatrice à Manneville-la-Raoult, qui avait mêlé de la graisse au beurre qu'elle mettait en vente sur le marché.  

 

Juin 1897  -  Deux ouvriers asphyxiés dans un puits.  -  Dimanche, dans la matinée, à Conteville, près Argences, Eugène Antoine fils, 19 ans, ouvrier puisatier, est descendu, malgré la défense de son père, dans un puits en construction pour le compte du sieur Samson, propriétaire à Caen, et dans lequel, la veille, on avait fait partir des mines. A peine était-il au fond qu'il tomba asphyxié, par suite du dégagement du gaz provenant de la poudre de mine. 

Les sieurs Eugène Robert, 68 ans, maçon, et Théodore David, 27 ans, adjoint de Conteville, qui se rendaient à la messe, furent appelés par Antoine père. Robert se fit descendre dans le puits, mais lui-même est tombé asphyxié. David, à son tour, voulut porter secours à ce dernier, il fallut presque aussitôt le remonter. Il était sans connaissance. Les deux cadavres ont été ramenés quelques heures plus tard par le sieur Jean Manarck, 42 ans, journalier, qui était descendu dans le puits après avoir pris toutes les précautions nécessaires.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1900   -   Tombé de cheval.  -  Le sieur Victor Chmid, 19 ans, domestique à Conteville, près Bourguébus, était monté sur un des chevaux qu'il conduisait au piquet. L'animal, faisant, soudain, un brusque écart, Chmid est tombé, se faisant de graves blessures. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Février 1901   -   Mauvaise mère.   -   La gendarmerie de Moult a arrêté la fille Berthe Mafry, 23 ans sans profession demeurant à Conteville, pour mauvais soins donnés à son enfant de 18 mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1901   -   Mort d'insolation.  -  Le sieur Désiré Délande, 60 ans, journalier à Conteville, près Argences, se trouvant incommodé par la chaleur en fauchant, alla imprudemment s'asseoir en plein soleil. Transporté chez lui, il rendait bientôt le dernier soupir, il avait été frappé d'insolation.

— Le sieur Ferdinand Lefèvre, journalier à Rots, travaillait dans la campagne, à Bretteville-l'Orgueilleuse. Pris d'une indisposition il a expiré aussitôt.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1904  -   Pauvre vieux.    -   Un vieillard de 91 ans, le sieur Pierre Lecuyer, demeurant à Conteville, près Bourguébus, gardait ses vaches dans un champ, lorsque l'une d'elles se jeta sur lui et le blessa à la jambe grièvement. 

A cause du grand âge du blessé, son état inspire de grandes inquiétudes. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1920  -  Le métier de voleur de vaches.   -   Une vache avait été volée, la nuit, à M François, cultivateur à Conteville, canton de Bourguébus. II soupçonna un boucher venu récemment s'établir à Bissières, M. Albert Dubosq. Ce dernier, interrogé, avoua qu'il était bien l'auteur du vol et restitua l'argent, produit de la vente de la viande. 

Il n'en a pas moins été arrêté. Dubosq n'en est pas d'ailleurs à son coup d'essai puisqu'il a été déjà condamné à dix huit mois de prison pour vol de bestiaux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

 Mars 1930   -   La haine plus forte que la mort.   -   Une macabre histoire de vengeance politique vient de se dérouler à Conteville, canton de Bourguébus. Après les dernières elections municipales, celle de M. Chatelais avait été contestée par M. François, cultivateur au bourg. Il y a six mois, avant que le conseil d'etat ait statué, M. Chatelais mourait. Or, ces jours derniers, l'arret d'annulation parvenait au maire de Conteville qui en fit porter copie à M. François. Le lendemain, s'étant rendu au cimetière, Mme Chatelais y trouvait placardée la copie de l'arrêt. Les gendarmes interrogérent M. François qu'il ne fit aucune difficulté pour reconnaître qu'il avait porté le papier, désormais inutile, sur la tombe de son adversaire. Cette vengeance imprévu vaudra à son auteur d'être poursuivi pour violation de sépulture.

 

Avril 1936  -  Le feu dans la lande.  -  En voulant détruire un tas de tourbe qui le gênait, un ouvrier carrier, Ernest Cordier, alluma du feu sans se préoccuper d'où venait le vent. Le feu se communiqua à des bruyères qui se trouvaient à proximité.  Trois hectares de bruyères appartenant à la commune ont été brûlés. (Source  : Le Moniteur du Calvados)  

 

Janvier 1948  -   Le écharpe tricolore.   -   En présence de M. Léonard Gille, Conseiller général du canton de Bourguébus, le Conseil municipal de Conteville a offert une écharpe au maire de la commune, M. Glinel. (Source  : Le Bonhomme Libre)

7.   CONTEVILLE   -   La Mairie

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