UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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COULIBŒUF

Canton de Morteaux-Coulibœuf

Les habitants de Coulibœuf sont appelés les ...


Février 1845   -  Allumettes chimiques.   -   Un incendie dont les suites auraient pu devenir fort graves a failli éclater, la semaine dernière, dans le presbytère de l'une des communes du canton de Coulibœuf, arrondissement de Falaise.

Le desservant de cette commune avait eu l'imprudence d'enfermer une boîte d'allumettes chimiques dans un tiroir de sa commode déjà surabondamment rempli d'objets d'habillement, un frottement intérieur, mais d'abord inaperçu, s'effectua, les allumettes, s'enflammèrent aussitôt, et lorsque quelque temps plus tard, le curé sorti de sa demeure, remonta dans sa chambre, une partie de la commode était déjà en feu. Si le fait eût eu lieu pendant l'office, la maison curiale fût vraisemblablement devenue la proie des flammes.

Avis aux personnes assez mal inspirées pour mettre des allumettes chimiques dans des tiroirs, et en contact avec des matières qui sont facilement inflammables.

Indépendamment de ce fait porté à notre connaissance par l'un de nos correspondants, nous en pouvons encore citer un autre que la Gazette des Tribunaux d'hier nous apporte et dont les conséquences ont été bien autrement déplorables.

Jeudi dernier, dans la matinée, un vieillard, le sieur Louis Fauque, demeurant à Cavaillon (Vaucluse), se sentant atteint d'un violent mal de tête voulut se diriger du côté de la porte de sa chambre, qui était fermée, pour sortir et prendre l'air : les forces lui manquèrent, et il tomba à la renverse. Dans cet état et par l'effet de sa chute, des allumettes chimiques qu'il avait dans sa poche prirent feu et enflammèrent aussitôt ses vêtements.

Quelques instants après, lorsque ses voisins ayant aperçu une fumée épaisse s'échapper par les fissures de sa croisée, et croyant à un incendie, vinrent à son aide, ce malheureux  vieillard était gisant à terre, sur le point de rendre le dernier soupir, il avait les deux jambes entièrement calcinées, le bas-ventre ainsi que le côté droit à demi consumés.

Malgré l'extrême gravité de ses brûlures, le sieur Louis Fauque a pourtant vécu encore trente-six heures dans des souffrances épouvantables. (Pilote.) (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Septembre 1846   -   Conseil Général du Calvados.  -  Il émet le vœu que des brigades de gendarmerie soient établis à BalIeroy, Coulibœuf, Trouville, Blangy, Mezidon, Vassy et Pont-Farcy.

Quant au vœu du conseil d'arrondissement tendant a obtenir un secours du gouvernement pour divers monuments, le conseil ne voit aucune difficulté pour le donjon de Falaise et l'église Saint-Pierre de Lisieux, classés au nombre des monuments historiques, mais quant à l'église Trouville dont la construction est évaluée à 139 000 fr. dont 60 000 fr. sont réalisés en votes et souscriptions et dont le reste serait un fardeau énorme pour la commune, il émet le vœu qu'un secours suffisant soit sollicité du ministre des cultes, et quant à l'église de Dozulé, monument d'art et de goût, que le ministre de l'intérieur soit prié d'accorder des vitraux peints. (source : Journal de Honfleur)

 

Février 1853   -  Organisation de pompiers.   -   Il y a par exemple, urgence de voter les fonds dans toutes les communes pouvant s'associer, pour avoir au moins deux corps de pompiers par canton. Nous entrons dans la saison des incendies. Il y a déjà eu des sinistres graves, et malheureusement les cantons dont j'ai le regret d'avoir à faire, comme rappel, l'indication ci-après, sont encore en retard de faire leurs propositions :

Ryes, Trévières, Creully, Tilly, Évrecy, Bény-Bocage, Condé-sur-Noireau, Coulibœuf, Orbec.

J'invite les corps municipaux de ces cantons à se reporter aux instructions qui leur ont été données aux n° 2 et 9 du Recueil. Les communes des 28 cantons ayant fait leurs propositions peuvent, vu l'urgence, considérer l'organisation comme approuvée et la faire fonctionner. Le Préfet attend la très prochaine nomination des officiers, qui est soumise à l'institution par l'Empereur. (Source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1855   -   Récompense.  -   M. le Ministre de l'intérieur vient d'adresser à l'Empereur le rapport sur les actes de courage et de dévouement qui lui ont été signalés pendant le 2e trimestre de 1855, et qui lui ont paru mériter des récompenses.

Le nombre des personnes désignées comme ayant droit à dés médailles d'honneur s'élève à 185 : on y voit figurer plusieurs enfants. Parmi les personnes qui ont reçu ces récompenses, nous remarquons, comme appartenant à notre département. M. Lemoine (François-Hippolyte), brigadier de gendarmerie à Coulibœuf; le 12 avril 1855, a exposé ses jours pour sauver une femme infirme tombée dans la Dives, a déjà obtenu une médaille en argent de 2e classe : médaille en argent de 1er  classe. (Source : Le journal de Honfleur)

 

1857   -  La fusion.   -   La commune de Morteaux-Coulibœuf est née de la fusion des deux communes de Morteaux et de Coulibœuf en 1857.

 

Novembre 1866   -   La migration.   -   On ne se rappelle pas avoir vu passer dans notre pays, comme depuis ces jours derniers, autant d'oiseaux venant des contrées septentrionales, surtout des cigognes, des grues et des hérons.

On doit voir là l'indice précurseur d'un hiver précoce et rigoureux.

Novembre 1866   -   Les étoiles filantes.   -   Les astronomes comptent sur de magnifiques pluies d'étoiles dans les nuits des 12 et 13 de ce mois.

A cette époque de l'année, on voit généralement un grand nombre d'étoiles filantes. Mais on ne verra pas, dit-on, avant la fin du siècle, un spectacle céleste aussi brillant que celui de cette année. 

Janvier 1867   -   Le froid.   -   la soirée et une partie de la nuit de samedi à dimanche dernier ont été marquées par une température exceptionnelle.

Il est tombé, pendant plusieurs heures consécutives une sorte de pluie fine et glacée qui a converti nos rues et nos places publiques en une véritable mer de glace, sur laquelle les mieux aguerris ne parvenaient que fort difficilement à conserver l'équilibre. Aussi les chutes ont-elles été nombreuses.

Plusieurs d'entre elles ont donné lieu à des accidents plus ou moins graves.

Janvier 1867   -   La neige.   -   Pendant deux jours, mais principalement dans la nuit de mardi à mercredi dernier, la neige est tombée en grande abondance, tant à Caen qu'aux environs.

Les lettres que nous recevons de nos correspondants, nous informent que le même fait s'est produit sur tous les points du département.  

 

Août 1870   -  Mobilisation.   -    La garde mobile du Calvados, formant un effectif de plus de 6,000 hommes, est définitivement constituée, elle comprend quatre bataillons, divisés en huit compagnies chacun.

Le premier bataillon, composé des cantons de Balleroy, Bayeux, Isigny, Ryes, Trévières, Creully, Douvres et Tilly-sur-Seulles, et le quatrième bataillon, composé des cantons de; Caumont, Villers-Bocage, Aunay, Bény-bocage, Condé-sur-Noireau, St-Sever, Vassy et Vire tiennent provisoirement garnison à Caen.

Le deuxième bataillon, composé des cantons de Bourguébus, Caen (Est et Ouest), Évrecy, Troarn, Bretteville-sur-Laize, Falaise, Coulibœuf et Thury-Harcourt, tient garnison Lisieux.

Le troisième bataillon composé des cantons de Lisieux, Livarot, Orbec, Mézidon, St-Pierre-sur-Dives, Blangy, Cambremer, Dozulév  Honfleur et Pont-l'Evêque, tient garnison à Bayeux.

 

Juin 1892  -  Vols de bestiaux.  -  Dans la nuit de jeudi à vendredi, un bœuf était volé dans l'herbage de M. Loriot, boucher à Ussy. Samedi, on apprenait que le bœuf avait été vendu la veille au marché de Caen. M. Loriot est rentré en possession de son bien, moyennant une somme de 375 francs, prix que l'acquéreur avait versé entre les mains du vendeur, que l'on croit être un habitant d'Aubigny, qui n'a pas paru chez lui depuis le jour du vol. 

—Dans la nuit, une vache estimée 400 fr. a été volée dans l'herbage de M. Désiré Landiger, cultivateur à Couliboeuf. Le voleur, un nommé Pierre Devicq, de, Fierville-la-Campagne a été arrêté. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Août 1892  -  Orages et foudre.  -  Un orage épouvantable s'est abattu sur la France vendredi et samedi. Après avoir fait de très sérieux dégâts dans la Manche, le fléau a atteint le Calvados et s'est étendu sur presque toute la France en faisant des victimes et en occasionnant des pertes immenses.

A Caen et dans l'arrondissement, rien de grave heureusement. A Villers-Bocage cependant, deux vaches appartenant au sieur Delaunay ont été foudroyées dans un herbage où elles  étaient à pâturer.

A Authie, la foudre a tué un cheval dans un herbage. A Bayeux, elle est tombée dans les herbages de M. Langlois, boulevard de la Gare. A Bellefontaine, elle est tombée sur la maison inhabitée appartenant à Mme Duperron et connue sous le nom de « Maison hantée, ou « Maison du Diable ». Elle a démoli un tuyau de cheminée et fait deux brèches assez larges à la toiture.

A Sully, dans un herbage, une vache appartenant à M. Jacques Lefèvre, de Ranchy, a été tuée.

A Ver, la foudre est tombée chez le sieur Ponty, menuisier, mais n'a fait que des dégâts insignifiants. Personne n'a été attrapé sauf un ouvrier qui s'est plaint d'avoir reçu une commotion dans les reins. : A Crépon, la foudre est tombée sur un veau qu’elle à tué et sur une maison dont elle a abattu la cheminée.

A Vire, l'orage a été d'une violence inouïe.  La foudre a tué deux personnes sur le champ de foire. Ce sont les sieurs Sourdeval fils, 20 ans, à Saint-Martin-de-Tallevende, et Lechevalier, 50 ans, cultivateur, demeurant à Pleines-Oeuvres, qui s'étaient retirés sous les marronniers. Une femme qui se trouvait près d'eux est tombée sans faire le moindre mouvement, et a été portée à l'hospice. Elle n'est pas morte, et la paralysie des jambes qu'on a crainte ne se produira pas. Elle sera quitte pour la peur. Plusieurs bestiaux ont été foudroyés à Roullours, la foudre, a incendié la ferme du sieur Briard. Les pertes sont importantes, assuré. La foudre est tombée également à Neuville, à St-Germain-de-Tallevende, à St-Martin-de-Chaulieu où elle a tué des bestiaux. A Pont-Erembourg, elle a mis le feu à la filature Baron-Langlois, mais l'incendie a été rapidement éteint. Elle est tombée également dans un champ où elle a brûlé des gerbes de seigle.

A Saint-Pierre-sur-Dives, la foudre est tombée par deux fois sur l'église, où elle a fait des dégâts considérables, découvrant une partie de la tour du milieu, crevassant les murs en nombreux endroits et endommageant la charpente et faisant de grands dégâts dans l'intérieur de l'église. MM. Lechoisne et Lecerf étaient montés sur la grosse tour, comme ils en descendaient, Un coup de tonnerre les renversa. M. Lechoisne se releva avec un bras endolori, M. Lecerf fut quelque temps avant de reprendre connaissance. Il n'a eu d'ailleurs aucun mal. Une religieuse qui priait a été renversée sans avoir aucun mal. La foudre est tombée également sur l'école des garçons et plusieurs habitations. Dans les environs, il y a eu des gerbes de blé de brûlées, sur la route de Crèvecoeur, les poteaux du téléphone de M. Lepetit ainsi que plusieurs peupliers ont été atteints et teillés.

A Victot-Pontfol, le tonnerre est tombé sur une jument, que M. Marie venait de dételer, elle a été tuée net.

A Méry-Corbon, M. Semaison, l'éleveur bien connu, a eu un cheval de course, d'une très grande valeur, tué par la foudre dans un herbage.

A Coulibœuf, la foudre est tombée sur un poteau près de la gare et a interrompu les communications télégraphiques avec Falaise.

A Urville, la foudre est tombée sur le calvaire en contournant le fût de la croix, elle a détaché le Christ qui, est resté suspendu par un bras. Même commune, trois bestiaux ont été tués dans l'herbage de M. Macé.

Les campagnes sont dévastées et les récoltes entièrement perdues. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1894  -  Mauvaise journée.   -  Un déraillement a eu lieu mardi matin, sur la ligne de Cherbourg à Caen, entre la gare de Bretteville-Norrey et la halte de Carpiquet. Deux wagons d'un train de marchandises sont sortis de la voie et l'ont complètement obstruée pendant deux heures et demie. Pas de blessés.

Dans la nuit, par suite du brouillard, le train de marchandises 6 519 a tamponné en gare de Coulibœuf la queue d'un autre train de marchandises. Trois wagons ont été brisés et le conducteur du train légèrement blessé. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  A propos de Saints.  -   Les saints de glace, la terreur des horticulteurs, figurant au calendrier les 11, 12 et 13 mars, ne paraissent vouloir faire parler d'eux. Fin de la lune rousse, le 20 mai. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1898  -  Imprudence mortelle.  -   Lesieur Jean Chaumet, 27 ans, gardien à Beaulieu, qui avait fait plusieurs remplacements à la prison de Falaise, était venu, dernièrement, passer une journée de congé chez son ami. Le soir, à neuf heures, il reprenait le train pour Caen. Vers onze heures, on trouvait son corps gisant sur la voie, à 3 kilomètres de Coulibœuf. Relevé avec de graves blessures à la tête, Chaumet fut transporté à la gare et de la à l'hospice de Falaise où il expira sans avoir repris connaissance. 

On suppose que le malheureux, dont le corps ne portait aucune trace de coups ou de violences, aura voulu imprudemment changer de compartiment en cours de route et qu'il sera tombé la tête la première sur le ballast. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1900   -   Accidents mortels.  -   Lundi soir, à la gare de Coulibœuf, le sieur Griffon, 24 ans, ouvrier des carrières de l'Ouest, à Perrières, enjamba un marche-pied d'un train qui manœuvrait.

A ce moment, le train recula et le choc en retour fit tomber le malheureux sur les rails où il fut écrasé, la tête a été broyée. Le sieur Griffon était marié, il n'avait pas d'enfants.

— Deux ouvriers remontaient des seaux remplis de pierres d'un puits où était descendu le sieur Louis André, 45 ans, journalier à Saint-Aignan-de-Cramesnil, près Bourguèbus.

L'une de ces pierres venant à tomber atteignit André à la tête et à l'épaule. Remonté sans connaissance, il a été transporté chez lui. Son état est grave.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901 - Un train qui marche tout seul. - Dans la nuit de Noël, onze wagons à marchandises, chargés, en station dans la gare de Coulibœuf, sont partis sans machine, se dirigeant sur Vendeuvre-Jort où ils ont été rattrapés. Par suite de cet accident, le train qui part de Caen à 10 heures 22 du soir a éprouvé trois quarts d'heure de retard. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1901 - Le Gui. - Le gui exporté en Angleterre à l'occasion de Noël et du jour de l'An provient en grande partie de la Normandie et de la Bretagne. Il s'envoie dans des caisses en bois à claire-voie.

Le gui, payé presque rien par les intermédiaires, est vendu très cher en Angleterre. Cette année, les belles branches ont atteint, à Londres, le prix de 10 f. Pour avoir une petite branche de cette plante porte-bonheur, il fallait débourser 4 et 5 sous. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Novembre 1903  -   Les désespérés.  -  Le jeune Marcel Bannier, 20 ans, employé à la recette des finances de Falaise, a été trouvé agonisant dans un wagon du train de Caen au Mans, à la station de Coulibœuf. Bannier était malade, il avait dû, il y a quelques années, subir une grave opération à une jambe.

Bannier avait quitté sa place il y a quelques jours. Désespérant sans doute de trouver un emploi et appréhendant de rester à la charge de sa mère, en partie paralysée, il s'est tué d'un coup de revolver. Il respirait encore quand le train s'est arrêté, mais, peu de temps après, le malheureux jeune homme expirait.

— Un charpentier de Bourguébus, le sieur Désiré Tribouillard, 44 ans, a été trouvé pendu dans son atelier. On croit que le mauvais état de ses affaires l'a poussé à se donner la mort. Tribouillard était, veuf et laisse une fille en bas âge.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1938   -   Des autorails sur la ligne Falaise-Coulibœuf.  -   Par mesure d'économie, le train qui faisait la navette entre Falaise et Coulibœuf va être bientôt remplacé par un autorail qui assurera désormais le service des voyageurs.

Seraient conservés cependant, nous assure-t-on, un ou deux trains chargés d'assurer le transport des marchandises sur la ligne de Berjon et jusqu'à, la ligne Caen-Le Mans, par Coulibœuf.   (Source  : Le Moniteur du Calvados)

58.   Gare de COULIBOEUF  -  Embt de Falaise

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