UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

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COULVAIN

Canton de Villers-Bocage 

Les habitants de la commune sont des Coulvinois, Coulvinoise

Juin 1873   -  Mort accidentelle.   -   Le nommé Pierre Lair âgé de 22 ans, propriétaire à Coulevain, se disposait, dimanche dernier, à aller faire sa boucherie à Cahagnes. Accompagné du sieur Banville, son voisin, il attelle sur sa voiture pour la première fois une jeune jument de deux ans. La jeune et ardente monture prend le mors aux dents au moment ou ils quittaient le village. La voiture culbuta et envoya les deux jeunes gens sur le sol.  

L'un le sieur Banville, en a été quitte pour une fracture de bras. L'autre, le conducteur, le sieur Lair, a été relevé avec une fracture du crâne, et, malgré tous les soins prodigués, a expiré quelques heures après. Il laisse une jeune femme et un enfant,

 

Juillet 1874   -   La canicule.  -  Le 24 juillet, a commencé la canicule, qui finira le 26 du mois prochain. Beaucoup de personnes croient que ce temps correspond aux plus fortes chaleurs de l’année. Nous en avons la preuve contraire cette année.

 

Juillet 1874   -   Le réchauffement climatique.   -  La comète n'est pas étrangère aux grandes chaleurs que nous subissons. En 1811, une comète fut visible, et les chaleurs et la sécheresse furent telles qu'un grand nombre de rivière tarirent, en 1846, nouvelle comète, nouvelle sécheresse, l'eau devint tellement rare dans certains endroits que des bestiaux périrent de soif. En 1811 comme en 1846, le vin fut abondant et d'une qualité supérieure, on espère qu'il en sera de même en 1874, aussi les cours des vins sont-ils en baisse de 10 fr. par hectolitre. A Marseille, le thermomètre a marqué, à l'ombre, 40 degrés, à Paris, au soleil, 44 degrés. De nombreux cas d'insolation sont signalés.

 

Août 1874   -   Fait divers.   -  La gendarmerie d'Aunay-sur-Odon, assistée d'un médecin, est venue, au commencement de la semaine, faire une enquête chez la veuve Richer, à Coulvain, dont la fille Maria Richer, déjà mère d'un enfant, était accusée par la rumeur publique d'avoir accouché clandestinement et d'avoir supprimé son enfant. Le fait d'accouchement était vrai, seulement le médecin a reconnu que l'enfant n'était pas venu à terme et qu'il n'avait pas vécu. La fille Richer a été laissée en liberté. Elle avait, enterré le petit cadavre dans son jardin, aidée par une voisine, la veuve Gilles.

 

Août 1874   -   Arrestation.   -  Le sieur Désiré Berthaume, cultivateur à Coulvain, a été écroué à la maison d'arrêt de Vire, comme prévenu, d'avoir porté des coups et fait des  blessures graves à son voisin, François Renault, aussi cultivateur. L'état du blessé est alarmant.  

 

Juillet 1876   -  Taureau étranglé.  -  Un bon taureau, âgé d'environ deux ans, qui était au piquet dans un champ situé à Coulvain, près la  route de Caen à Villedieu, se sentant probablement piqué par les mouches, a tourné avec sa chaîne autour d'un pommier et a fini par tomber et s'étrangler. Cet animal appartenait à M. François Hubert, propriétaire à Coulvain, village de la Blanche-Maison.  

 

Mai 1877   -  La fin du monde.  - Nous venons de passer un hiver affreusement remarquable par son humidité, et nous aspirons tous au beau temps pour nous sécher. C'est sans doute à tort, car une nouvelle prédiction vient de paraître et elle n'a rien de rassurant pour ceux qui sont crédules. Un membre de l'Académie des sciences annonce que notre planète va probablement être mise en poudre à la suite de tremblements de terre qui auront lieu au cours du mois de juin. Comme vous le voyez, la fin du monde est proche. C'est la millième fois au moins qu'elle est annoncée. En attendant ne vous faites pas de mauvais sang, il est bien probable qu'il en sera de même cette fois comme des autres.

 

Mai 1877   -  Accident de voiture.  -  Mardi dernier, M. Guilbert, charpentier à Coulvain, conduisait les chevaux de M. François Yvon, propriétaire au bourg de Coulvain, en remplacement de son domestique, absent pour la révision. Presque au sortir de la cour, les chevaux ayant voulu se retourner, M. Guilbert s'embarrassa dans les guides et tomba. Une des roues de la voiture lui passa sur les jambes dont une paraît gravement atteinte.  

 

Avril 1882  -  Un phénomène .  -   A Coulvain, une vache vient de mettre bas un veau qui a une tête de bouledogue et des pattes de cochon.

 

Avril 1882  -  Inspection .  -   On va commencer une inspection dans les villes ouvrières de province, pour surveiller l'application de la loi du 15 mai 1875, interdisant d'employer les  enfants au-dessous de seize ans, dans les ateliers qui mettent en mouvement des machines.  

 

Mars 1888  -  Charivari.  -  On croit encore dans certaines campagnes qu'il est permis d'aller faire tapage à la porte des gens qui ont le malheur de déplaire à leurs voisins. Une  trentaine d'individus de Coulvain et des environs viennent d'être condamnés à 3 francs d'amende pour avoir donné un charivari à la dame veuve Emile Jourdain, propriétaire à Coulvain.

 

Juillet 1894  -  Les anarchistes en Normandie.   -  Sur les indications fournies par les autorités du Calvados, le parquet de Coutances a fait procéder à Périers (Manche) à l'arrestation d'un nommé Baldi Santo et de deux compagnons qui faisaient route avec lui. Cet individu, que l'on filait depuis plusieurs jours, avait été vu à Coulvain, à Aunay et à Littry. 

A Coulvain, Baldi s'arrêta dans une grande ferme dont le maître était absent. Une jeune fille qui gardait la maison lui ayant offert l'aumône, il refusa disant « qu'il n'était pas un mendiant », mais il accepta un verre de cidre et dit : « Vous avez du mal à gagner l'argent, tandis qu'il y en a qui dorment dessus », puis il reprit : « Carnot était un voyou, il n'aurait peut-être pas été mauvais diable, mais il se laissait mener. Il a fait tuer de mes amis et il n'a pas assez souffert. Il y a aussi Humbert qui a bafoué Caserio. J'ai vécu une quinzaine de jours avec Caserio, à Marseille. C'est un de mes grands amis ». Après s'être rafraîchi, il alla rejoindre deux individus qui l’attendaient à la porte de la ferme. Tous trois ont été arrêtés. On a aussi arrêté deux anarchistes dans l'Orne, un Flers, l'autre à Alençon. 

On a arrêté à Caen François Delboeuf, 25 ans, sujet belge, et Jules Fernanel, 27 ans, terrassiers, sans travail ni domicile, pour menaces à l’adresse de M. Perier. 

Est-il vrai que, le jour des funérailles de M. Carnot, l'adjudicataire de la pierre à poisson, de St-Aubin-sur-Mer, se soit refusé à arborer le drapeau en signe de deuil national, et que le maire ait dû intervenir ? (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1895  -  Oncle et neveu.  -  Un cultivateur de Coulvains, nommé Stanislas M..., avait un cheval ticard. Ce cheval pouvait avoir une valeur de cinq cents francs, mais perdait moitié de son prix si le vice était découvert. Pour ne rien perdre, Stanislas, qui est riche, chargea son neveu Ferdinand, qui n’a ni sou ni maille, d'aller vendre la bête à Saint-Lô. L'oncle avança l'argent du voyage et promit, en outre, 20 fr. à son neveu en cas de réussite. Voilà donc Ferdinand qui se présente comme le propriétaire du cheval sur le champ de foire de Saint-Lô. Il en demande 500 fr., puis le laisse à 220. — « Votre nom ? lui demande l'acheteur » — « Ferdinand, cultivateur à Planquery (Calvados) ». 

L'acheteur, se figurant qu'il avait affairé à un voleur, le fit arrêter. Ferdinand fut conduit en prison, mais il ne tarda pas à confesser qu'il avait donné un faux nom et une fausse adresse afin de dépister l'acheteur de son cheval, parce que le cheval avait le tic, et tout cela pour faire plaisir à son oncle. Quant à celui-ci, il a dit franchement qu'il y avait tant  de vendeurs de chevaux qui faisaient cette fraude, qu'il a cru pouvoir faire comme eux. 

Conclusion : huit jours de prison chacun, avec la loi Bérenger. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Octobre 1896  -  Jeune incendiaire.   -   Un gamin de 10 ans, Eugène Lesaulnier, de Coulvains, dont la réputation est déjà détestable, a mis le feu, en allant à l’école, dans l’étable de la veuve Bazire. Les dégâts sont heureusement sans importance. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1897  -  Vol avec violences.  -  Félix Laforge, 24 ans, domestique à Caumont, et son frère Abel Laforge, 18 ans, domestique à Cahagnolles, rencontraient le 11 octobre, vers 7 heures du soir, un sieur Catherine, 76 ans, sur le chemin de Saint-Martin-des-Besaces à Coulvain. Ils le suivirent, puis, arrivés à un endroit isolé, Félix Laforge se jeta sur lui, le saisit à la gorge et lui demanda « la bourse ou la vie » en le renversant à terre. Le vieillard remit sa bourse contenant 20 fr. et son agresseur le dépouilla lui-même de sa montre et de tout ce qu'il possédait. Pendant ce temps, Abel faisait le guet. Félix est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Abel est acquitté. (Source : Le Bonhomme Normand) 

 

Septembre 1899  -  Inhumanité.   -   D'après le Moniteur, une vieille femme de 70 ans serait restée une nuit et une partie de la journée étendue sur le sol humide de la route de Coulvain, sans que les autorités s'occupassent de la secourir. 

C’est le curé et un « secouriste » de Caen qui l’on transportée en voiture à l’hospice de Villers-Bocage, où elle n’a pas été admise d'emblée. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1903    -   Enfant brûlée vive.  -  La dame veuve Lebreton, 30 ans, journalière à Coulvain, près Villers-Bocage, allant travailler en journée, avait laissé ses deux jeunes enfants, Yvonne, 4 ans, et un petit garçon de 5 mois à la garde de sa fille Georgina, 14 ans. 

Celle-ci s'étant absentée un instant, la petite Yvonne s'approcha trop près du poêle et mit le feu à ses vêtements. La malheureuse enfant est morte brûlée vive. Ce n'est que dans la soirée que la mère a appris le triste malheur.  (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Mars 1907  -  Mort à bout de son sang.  -  Samedi matin, le nommé Jules Jeanne, 42 ans, garçon d'écurie à Coulvain, a été trouvé dans son lit sans vie et baignant dans son sang.

Jeanne avait été blessé il y a quelques années, et la plaie était mal refermée. De plus, il était affecté d'une hernie. Une hémorragie s'est déclarée pendant la nuit aux suites de  laquelle il a succombé.

 

Avril 1912  -  Ivresse.  -  Procès verbal a été dressé au nommé Victor Bertot, 47 ans, domestique a Nogers, qui était en complet état d'ivresse a Tournay sur Odon.

 

Avril 1912  -  Coups.  -  Le garde particulier Lemonnier, ayant dressé procès-verbal aux nommé Jules Derene, 24 ans, journalier chez M. Denis, à Landes-sur-Ajon, pour passage à  travers un champ ensemencé, a été frappé violemment au visage par cet individu qui a déjà un casier judiciaire garni.

 

Novembre 1917  -  Vol d’un fusil.  -  M. Léon Hébert, cultivateur, hameau de Blanchemaison, s'aperçut en rentrant chez lui qu'un carreau de son cabinet était brisé et que son fusil de chasse était disparu. Ses soupçons sa portèrent sur le nommé J. Almire, â de 18 ans, qu'il occupait comme journalier depuis la veille.

Ce dernier avant passé des aveux, M. bert lui promit de ne pas porter plainte s'il rapportait le fusil, estimé 80 france. Mais, ne voyant rien venir, M. Hébert a prévenu la gendarmerie.

 

Avril 1920  -  Les suites d’une faute.   -   Une dénonciation anonyme avait été adressée au Parquet de Vire, accusant d'infanticide une jeune fille de Coulvain, Juliette Lefrançois, 19 ans, demeurant chez son père. 

Après avoir prétendu qu'elle était victime l'une vengeance, la jeune fille finit par avouer qu'elle était accouchée clandestinement d'une petite fille venue morte et qu'elle avait enterré le cadavre dans le jardin, où les gendarmes l'ont retrouvé. Juliette Lefrançois a été arrêtée et conduite à la prison de Vire. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1940  -  Trouvée morte dans son lit.  -  Mme Lair, cultivatrice à Coulvains, surprise de ne pas voir pendant un assez long temps sa voisine, Mlle Lachévre Maria, âgée de 74 ans, couturière, fit part de ses inquiétudes au maire de la commune, M. Yvon qui, souffrant, fit prévenir M. Pierre Lair, conseiller municipal, de faire diligence afin de savoir si Mlle Lachévre était absente de chez elle, ou si un malheur, ce qui était à craindre, ne lui était pas arrivé.

Etant entré par la fenêtre dans le modeste logement de Mlle Lachèvre, M. Lair trouva morte dans son lit la septuagénaire. La mort remontait à plusieurs heures, et le docteur Dupuy qui remplace le docteur Lacaine, souffrant, a conclu à une mort naturelle.

 

Novembre 1943    -   Fait divers.   -   En pleine nuit, Mme veuve Céline Legallois. cultivatrice à Coulvain, était réveillée par deux individus qui se firent ouvrir de force en prétendant être de la Police et venir perquisitionner pour découvrir des armes soi-disant cachées. La fermière eut beau protester, les deux faux policiers fouillèrent tout et prirent, dans une armoire, argent et bijoux, ce dont Mme Legallois ne s'aperçut qu'après leur départ. Elle porta plainte aussitôt à la gendarmerie.  

 

 Mars 1945  -  Le trafic clandestin.  Les gendarmes ont arrêté sur le territoire de la commune de Coulvain, un camion qui transportait pour le compte d'une dame Delhomme,  de Deauville, 15 000 kilos de pommes de terre, des volailles et deux petits fûts d'eau-de-vie.

La marchandise à été saisie et des procès verbaux ont été dressés.

 

Mai 1946  -  Dangereuse imprudence.  -  MM. Gustave Lelièvre, 19 ans, Pierre Niard, 43 ans, tous deux cultivateur à Coulvain, et René Jeanne, d’Epaney, ayant découvert une bombe d’avion pesant 250 kilos dans un herbage appartenant à M. Pierre Surville de Saint-Georges-d’Aunay, eurent la malencontreuse idée de vouloir faire exploser l’engin. La déflagration déchiqueta cinq arbres, en endommagea un sixième, ainsi qu’une clôture. Un procès-verbal a été dressé à chacun des imprudents. Ils peuvent dire qu’ils s’en tirent à bon compte. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1946  -  Toujours eux !  -  Deux prisonniers allemands employés chez M. Duval à la Folletières-Abenon, ont pris la clef des champs.

  -  Évadé de la ferme de M. Rozier, cultivateur à Estry, un prisonnier boche a été rejoint à deux kilomètres de là.

  -  M. Lucien Féron et Louis Marie ont arrêté et conduit à la mairie de Coulvain, deux P.G. allemands évadés du centre de déminage de Grainville-sur-Odon. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Le désespoir d'une jeune fille abusée.   -   M. Alphonse Tonzard, cultivateur à Coulvain, suivait l'autre matin un chemin de terre à proximité de sa ferme lorsqu'il fut intrigué par des râles provenant d'un enclos voisin. Pendue à un arbre, une jeune fille de 16 ans, Mlle D. M........, au service de son voisin, M. Septvent, tentait de mettre fin à ses jours.

Longuement questionnée la désespérée avoua que quelques mois plus tôt, alors qu'elle était employée chez un brocanteur de Maisoncelles-Pelvey, un nommé Camille Dechanteloup, 55 ans, travaillant dans la même maison, avait profité de l'absence de ses patrons pour abuser d'elle. L'odieux individu a été écroué à la prison de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Octobre 1948   -   La route rouge.   -   Circulant à bicyclette sur le territoire de la commune de Coulvain, M. Maurice Guillemette, 71 ans, demeurant à Cahagnes, a été renversé par une auto que conduisait M. Georges Konig, de nationalité anglaise.

Blessé à la tête le septuagénaire a été reconduit au domicile de sa fille à Maisoncelles-Pelvey. (Source  : Le Bonhomme Libre)

COULVAIN  -  Le Calvaire un jour de fête.

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