UN SIÈCLE D’HISTOIRE DU CALVADOS

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CUVERVILLE

Canton de Troarn

Les habitants de la commune de Cuverville ...

Février 1868   -   Un accident.   -   La semaine dernière, des cultivateurs de Cuverville-la-grosse-Tour s'en retournaient chez eux dans leurs charrettes. Comme ils avaient la tête passablement échauffée par l'abus des liqueurs alcooliques, il leur passa par l'esprit de faire assaut de vitesse, mais mal en prit à l'un d'eux, car son véhicule versa et il fut engagé dessous.

L'un de ses compagnons, trop ivre pour lui porter secours, resta dans sa voiture, tandis qu'un troisième, qui avait gardé tout son sang-froid, s'empressa de retirer notre imprudent de sa position dangereuse.

 

Juin 1876   -  Condamnation.  -  Messieurs les conseillers municipaux de Cuverville ont l'oreille chatouilleuse, si on en juge par la poursuite qu'ils ont fait intenter à la veuve Cassigneul, qui les avait traités de canailles. 

La veuve Cassigneul a été condamnée à 5 fr. d'amende, malgré la plaidoirie de Me Villey, qui, à propos de ce mot, voulait introduire une question de droit.  

 

Décembre 1880  -  Tirage au sort.  -  Les opérations du tirage au sort des conscrits de la classe 1880 commenceront le 24 janvier.

 

Décembre 1880  -  Recensement de la population.  -  Le recensement quinquennal de la population commencera le 15 janvier prochain.

 

Septembre 1888  -  Suicide.  -  La nommée Marie Jourand, 23 ans, servante chez M. Numa Ballière, cultivateur à Cuverville, a été trouvée noyée dans un puits dépendant de la ferme de son maître. Le suicide de cette fille est attribué à des contrariétés intimes.  

 

Septembre 1890  -  Manœuvre dans le Calvados.  -  Les manœuvres de la 10e brigade d'infanterie ont lieu en ce moment dans la partie de la plaine de Caen, située au nord de la voie ferrée « Paris-Cherbourg » et limitée à l'est par !a ligne « Troarn-Varaville » et à l'Ouest par la ligne « Arromanches-Ryes ». 

Vendredi 12, repos. - Samedi 13, concentration du 36e, quatre pièces, du 129e, deux pièce, rencontre entre Colomby, Courseulles et Bény. - Dimanche 14, opérations entre Ouistreham et Arromanches. - Lundi 15, opérations sur les rives de l'Orne : Colleville, Pérriers, Beuville, Saint-Aubin, etc…... - Le mardi 16, repos. - Le 17, les opérations se poursuivent pour se terminer à Cuverville-la-Grosse-Tour, où le général Jamais passe la revue des troupes. 

 

Septembre 1890  -  Grandes manœuvres.  -  Les mouvements des troupes, pour les grandes manœuvres, commencent le 6 septembre. Le 129e  venant du Havre, débarquera à Trouville et se rendra à Varaville, d'où il s'avancera par journées, en manœuvrant vers Douvres. Le 36e se rendra d'abord à Creully et manœuvrera dans les environs pendant deux ou trois jours.  

Les deux régiments opéreront l'un contre l'autre pendant 2 jours. Enfin, la brigade, réunie sous les ordres du général Jamais, avec une batterie d'artillerie et un petit détachement de cavalerie, opérera contre un ennemi masqué. Le 14, autour de Colomby,  le 15, entre Périers et Ouistreham, le 17, autour de Cuverville-la-Grosse-Tour, village près duquel aura lieu la revue finale. Aussitôt après, les troupes sa disperseront. 

Toutes les communes à partir de Honfleur jusqu'à Arromanches pourront être soumises au droit de réquisition. Nous crayons être utiles aux habitants des localités que les troupes traverseront et dans lesquelles elles feront halte, en leur conseillant de faire d'avance pour cette occasion des approvisionnements de pain, viande, charcuterie, boisson et autres.  

 

Septembre 1890  -  Les manœuvres dans le Calvados.  -  Favorisées par le temps, les manœuvres de brigade du Calvados, malgré la chaleur, n'ont pas été trop pénibles pour nos soldats. Elles ont pleinement réussi, comme doivent réussir des manœuvres exécutées sur un terrain préparé et connu. Beaucoup de curieux sont allés voir nos soldats manœuvrer, mercredi surtout, pour assister à la revue finale qui a eu lieu aux cris de « vive l'armée », à Cuverville, situé à deux lieues de Caen. On a rapatrié plusieurs malades. Deux soldats se seraient blessés mortellement, l'un en tombant d'une échelle, l'autre en tombant sur son couteau ouvert.  

 

Août 1891  - Avis.  -  M. le maire de Cuverville-la-Grosse-Tour a l'honneur de prévenir MM. les chasseurs que le territoire de ladite commune leur sera rigoureusement interdit.  

Juillet 1893  -  Battu et condamné.  -  La femme Marie Beauval, 28 ans, qui n'édifie pas, par sa sagesse, le pays de Cuverville qu'elle habite, avait, un soir, galamment offert la moitié de son lit à Florentin Huet, 24 ans.

Après un instant de causette intime, ils s'étaient endormis, mais bientôt ils furent réveillés en sursaut par Louis Balon, 47 ans, qui voulait à toute force voir ce qui se passait dans le lit. Huet et sa compagne tombèrent sur Balon, auquel ils l'enlevèrent d'importance. Il porta plainte pour son malheur, car si Huet et la femme Beauval ont été condamnés à 8 jours de prison chacun, pour coups, le plaignant devra payer 10 francs d'amende pour bris de carreaux. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juillet 1899  -  Victimes du travail.   -  Le sieur Casimir Maurice, 19 ans, domestique à Cuverville-la-Grosse-Tour, près Troarn, a eu un bras pris dans une moissonneuse qu'il conduisait et de sur laquelle il est tombé. Relevé assez grièvement blessé, il a été transporté à l'hôtel-Dieu de Caen. 

— La dame Eugénie Harel, âgée de 35 ans, demeurant à Orbec, ouvrière rubanière à l'usine de Friardel, a eu un doigt de la main droite pris dans un métier. L'amputation a dû être faite. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Trois contraventions pour une. - Le dimanche de Quasimodo, Georges Anne, 32 ans, cultivateur à Cuverville-la-Grosse-Tour, est venu à Caen, pour son malheur, car, passant rue Saint-Jean avec sa voiture et son cheval qu'il rouait de coups, notre Anne a attrapé trois contraventions : pour ivresse, pour avoir conduit son cheval à une trop vive allure et l'avoir accablé de mauvais traitements. Total, 10 fr. d'amende, plus les frais. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1900   -   A Grosse-Tour, il faut gros maire.  Un brave homme de Cuverville-la-Grosse-Tour, canton de Troarn, guignait depuis dix ans l'écharpe municipale. « T'es pas assez gras », lui disaient ses amis. « L'maire d'la Grosse-Tour dait l'être... Va t'engraisser, et j'verrons... » 

Il faut croire que notre ambitieux est devenu gros et gras à point, car il a été enfin élu maire à l'unanimité. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1907  -  Le 17, les planchers du grenier et de l'étage d'une ferme s'effondrent sous le poids du grain, ensevelissant deux ouvriers qui dormaient au rez-de-chaussée. Ils meurent  étouffés et un sauveteur est blessé.

 

Janvier 1907  -  Terrible catastrophe.  -  Une terrible catastrophe s'est produite, ce matin, à Cuverville-la-Grosse-Tour. Les nommés Pugé, chef mécanicien, âgé de 39 ans, et Louis Desloges, chauffeur, âgé de 30 ans, étaient occupés depuis plusieurs jours à battre du grain pour le compte de Mme veuve Aline Maurice, cultivatrice à Cuverville. Ils étaient couchés  tous les deux dans un même lit placé dans un appartement au-dessus duquel se trouvaient des greniers chargé d'avoine et de graines de foin, quand tout à coup, vers 5 h. du matin, alors qu'ils dormaient encore, le plancher sous lequel ils se trouvaient vint à s’effondrer. 

Au bruit produit par cette catastrophe on accourut pour porter secours à Pugé et à Desloges, mais déjà ces malheureux avaient cessé de vivre. Ce n est qu'après 20 minutes de travail qu’on parvint à dégager leurs corps. Pugé était célibataire, quant à Desloges il était marié et père de deux enfants. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Novembre 1921  -  Le Lierre du clocher. — M. l'abbé Godard, curé à Démouville, est poursuivi pour avoir détruit, un lierre qui couvrait le clocher de l'église de Cuverville. L'honorable prévenu avait, agi dans un but artistique pour dégager le monument qui souffrait de la présence du parasite.

Mais la municipalité ne partagea pas ces vues. Elle estima que la suppression de cette plante lui occasionnera des frais et demande des dommages-intérêts. Bien que l'honorable ecclésiastique n'ait été inspiré que dans le but de protéger une oeuvre admirable, il est condamné à 800 fr de dommages-intérêts.

 

Décembre 1922   -  Le feu.   -   A Cuverville, canton de Troarn, une meule de blé, estimée 10 000 francs, à M. Ballière, a été la proie des flamme. On ignore les causes de ce sinistre. (Source  : Le Bonhomme Normand)  

 

Janvier 1931  -  les aides aux jeunes filles.  -  Dots attribuées en 1930 aux jeunes filles de familles nombreuses. La Commission départementale, chargée de l’attribution des dots y a donc eu à se prononcer pour cinquante attributions sur soixante et onze dossiers constitués.

Cuverville. — Mlle Lelièvre Marie, âgée de 21 ans, d'une famille de 9 enfants. A sa sortie de l'école, l'intéressée a été placée comme domestique agricole chez deux patrons, elle est restée pendant 5 ans chez l'un d'eux. De bons renseignements ont été recueillis sur elle. , Mlle Lelièvre a contracté mariage, le 24 mai dernier, avec M. Hamelin, ouvrier jardinier. Le jeune ménage est actuellement employé à Langrune, le mari comme jardinier, la femme comme concierge.  

 

Février 1932   -   Le chemineau avait faim.   -  L'autre matin, vers 11 h. 30, Mlle Louise Lelièvre, 18 ans, domestique au service de Mme Scheifer, était occupée à traire dans un herbage voisin du chemin de G.C. n° 227 allant de Cuverville à Sannerville, lorsque s'approcha d'elle un individu, âgé de 25 ans environ, ayant l'aspect d'un chemineau, qui lui déclara qu'il était mort de faim et lui demanda du lait.

Mlle Lelièvre lui répondit qu'elle n'était pas autorisée à en donner et l'invita à passer son chemin. L'homme se dirigea alors vers une channe en déclarant qu'il allait prendre ce qui lui était refusé. La jeune domestique lui barrant le passage, il la saisit aux poignets et la griffa. Pour se dégager, Mlle Lelièvre le mordit à la main gauche.

Le chemineau, sans doute effrayé par les cris poussés par la domestique, s'enfuit en direction de Démouville. On le recherche. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mars 1936  -  Un russe se pend.  -    Le sujet russe Jean Samolkine, 50 ans, employé au service de M. Atchoukine, charcutier à Cuverville, s'est pendu dans une grange dépendant de l'habitation de son patron. 

Découvrant le corps encore chaud, M. Atchoukine, craignant de se mettre dans un mauvais cas, n'osa pas couper la corde sans l'autorisation du Maire de la localité et courut prévenir  ce dernier. 

Dépendu, le désespéré, en dépit des soins qui lui furent prodigués, ne put être rappelé à la vie. On croit que Samolkine s'est suicidé à la suite d'une affaire de mœurs. (source :  Le Moniteur du Calvados)  

 

Octobre 1937  -   Un tragique accident sur la route.  -  M. Auguste Basnier, 42 ans, cantonnier, demeurant à Cuverville, circulait à bicyclette sur la route de Cuverville à Démouville, lorsque, par suite d'un dérapage,  il vint se jeter contre la voiture de M. André Cassigneul, de Dénouville et passa sous l'une des roues du véhicule.

M. Basnier a été tué dans l'accident. (source :  Le Moniteur du Calvados)  

 

Février 1938  -  Un accident à Cuverville.   -    Sur le chemin, dit de la « Campagne », M. Maurice Toquet, 28 ans. manœuvre, demeurant à Cuverville, qui circulait tenant à la main sa bicyclette par le guidon de laquelle il transportait deux sacs de légumes, a été renversé et légèrement blessé au bras gauche par une automobile pilotée par M. Julien Louis, 37 ans, cultivateur à Le Manoir. 

M. Louis prétend que M. Toquet s'est jeté contre sa voiture. (source :  Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1948   -   Une brave petite.   -   Comme elle circulait sur la place Saint-Sauveur à Caen, Mlle Fernande Marie, 15 ans, domiciliée à Cuverville, a trouver un sac à main contenant une somme de 10 000 francs et divers papiers. Elle s'est empressée de reporter son bien à la propriétaire qu'il la récompensée. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   Des fines gueules.   -   Mécontents de la nourriture que leur servait leur patron, M. Vervisch, cultivateur, à Cuverville, deux prisonniers boches : Auguste Waehl, 31 ans, et Christian Schintz, 25 ans, ont quitté leur employeur et se sont présentés au commissariat de police de Caen. (Source  : Le Bonhomme Libre)

  

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Caen

Canton de Troarn. – Troarn (D) ; Argences (R) ; Banneville-la-Campagne (D) ; Bavent (R) ; Bréville (R) ; Bures (R) ; Cagny (D) ; Colombelles (D) ; Cuverville (D) ; Démouville (R) ; Escoville (R) ; Giberville (R) ; Gonneville-sur-Merville (R) ; Hérouvillette (R) ; Janville (R) ; Merville-Franceville (R) ; Petiville (R) ; Saint-Pair (D) ; Saint-Pierre du Jonquet (R) ; Sannerville (D) ; Touffreville (R) ; Varaville (R) ; Vimont (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

                         Collection de M. Jérôme AUTRET de Cuverville

CUVERVILLE (Calvados)  -   Le Manoir (Juin 1944)

                         Collection de M. Jérôme AUTRET de Cuverville

CUVERVILLE (Calvados)  -  L'Église (Juin 1944)

                         Collection de M. Jérôme AUTRET de Cuverville

CUVERVILLE (Calvados)  -  La Rue de Démouville (Juin 1944)

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