15 Janvier 2025

UN SIÈCLE D'HISTOIRE DU CALVADOS

Page 1

JURQUES

Canton de Aunay-sur-Odon

Les habitants de la commune de Jurques sont des Jurquois, Jurquoises

Août 1841   -   Assises du Calvados.   -    Lundi, 2 août, s'est ouverte la 3e session du jury du Calvados, voici dans l'ordre où elles ont été soumises au jury, les affaires déjà jugées :

— Aumont Auger, âgé de 33 ans, né à Avranches, en surveillance à Bayeux, par suite d'une précédente condamnation aux travaux forcés, a été condamné à 20 années de la même peine pour avoir commis, le 6 mai 1841, à St-Paul-du-Vernay, une tentative de vol avec escalade.

— Reconnu coupable de cinq faux en écriture de commerce, Etienne Fontaine, boulanger à Caumont, subira 2 ans de prison.

— Acquittement prononcé en faveur de Léger Besson, demeurant à Marchal (Cantal), de l'accusation portée contre lui pour banqueroute frauduleuse.

— Plusieurs vols d'argent commis au préjudice de différents domestiques, avec lesquels il était en service, depuis le mois de juillet 1830 jusqu'au commencement de cette année, ont amené contre Arnaud Delafosse, valet de ferme à Jurques, une condamnation à 5 années de travaux forcés.

— François Homet, bonnetier à Falaise, et Jean-François Mènent, journalier, ont été condamnés pour faux en écriture privée, Homet à 2 ans de prison, Mènent à 1 an de la même peine. (Source  : L’indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   Dans la nuit du 30 juin, la foudre a occasionné deux incendies : le premier en la commune de Jurques, dans un bâtiment non assuré, servant d'habitation et à usage de grange, appartenant au sieur Bourse (Auguste). La perte s'élève à 1 169 fr.

Le second, en la commune du Tourneur, dans un corps de bâtiment à usage de grange et écurie, appartenant à M. Eugène de Préville, demeurant à St-Vigor-le-Grand. Ce bâtiment était assuré. La perte est évaluée à 405 fr. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Juillet 1851   -   Nouvelles locales.   -   La récolte du colza est terminée, celle des blés va bientôt commencer. Un grand nombre de propriétaires et de fermiers ont l'habitude d'élever des meules de paille dans l'intérieur des cours de ferme, et même le long des bâtiments d'exploitation et d'habitation. Cette habitude présente des dangers d'incendie, sur lesquels nous appelons toute l'attention des autorités locales. C'est leur droit et leur devoir de veiller à ce que les meules de paille ou les tas de bourrées, élevées à ciel ouvert, soient éloignées des bâtiments, surtout de ceux dont la couverture est en chaume. Aux termes d'un arrêté préfectoral, la distance ne pourra être moindre de 50 mètres. Les arrêtés que les maires pourront prendre à ce sujet devront être soumis à l'approbation de M. le préfet. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Avril 1852   -   Les incendies.  -   Arrond. de Vire.  -  Le 10 de ce mois, un incendie a éclaté dans la commune de Viessoix, canton de Vassy, au domicile du sieur Jean Baille, serrurier. La perte s'élève à 800 fr., tant au préjudice du sieur Baille qu'à celui du sieur Germain Lenormand. Rien n'était assuré. On attribue ce sinistre à l'imprudence.

 Le 13 de ce mois, en la commune de Jurques, 25 ares de bois appartenant à M. le général de Grouchy, ont été la proie des flammes. La perte ne dépasse pas 35 francs. Cet incendie est attribué à la malveillance. Deux journaliers, le père et le fils, demeurant dans la commune de Lantheuil, ont été arrêtés et mis à la disposition de la justice. (source : L’Indicateur de Bayeux)

 

Décembre 1871   -  Fait divers.   -  Le 15 de ce mois, vers huit heures du soir, sur la route nationale n° 117, territoire de la commune de Jurques, le nommé François Mottet, âgé de 27 ans, domestique chez M. Leroquais, propriétaire, à Jurques, qui était monté sur sa voiture, est tombé sous la roue droite, qui lui a écrasé la tête. La mort a été instantanée.  

 

Février 1875   -   La Cour.  -  La Cour de Cassation a décidé : 1° que, suls les propriétaires ou les fermiers avaient le droit exceptionnel de tirer sur les poules des  voisins ; 2° qu'ils ne pouvaient les tuer qu'au moment où elles commettaient un dégât actuel et effectif ; 3° et sur les lieux mêmes où le dommage était causé. Ceci s'applique aussi aux pigeons.

 

Février 1875   -   Écroulement d’une maison.  -  Dimanche midi, à Jurques, une maison appartenant au sieur Jean Decaen, meunier, s'est écroulée sans causer heureusement d'accident. Dans sa chute pourtant, elle a brisé une bonne partie des meubles, et la famille Decaen, se trouve ainsi sans mobilier et sans habitation.

 

Décembre 1875   -  Chasse.  -  Une battus aux sangliers a été organisée dernièrement à Jurques, par une quinzaine de chasseurs de cette commune, accompagnés des gardes particuliers de M. le marquis de Grouchy. L'entreprise a été couronnée de succès : un magnifique ragot, du poids de 120 kilos, a été abattu d'un seul coup de fusil par M. Victor Faucon, garde particulier.  

 

Février 1876   -  Effondrement.  -  Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, un accident s'est produit dans le bourg de Jurques : une charretterie appartenant à M. Jacques Lebret, propriétaire dans cette commune, s'est effondrée sous les efforts du vent qui soufflait en tempête. Trois voitures ont été plus ou moins avariées. Les dégâts s'élèvent à 500 francs.  

 

Avril 1876   -  Immoralité.  -  On parle de plusieurs crimes qui auraient été commis dans les communes de Jurques et de St-Georges-d'Aunay.

— A Jurques, un vieillard d'une soixantaine d'années aurait excité et conduit à la débauche une jeune fille de 12 à 13 ans. L'affaire s'instruit et sera bientôt jugée.

— Il est aussi question de suppression  d'enfant naturel, dans la commune de St-Georges-d'Aunay. Une mère dénaturée se serait débarrassée, on ne sait comment, de son enfant. Cette femme est dès maintenant entre les mains de la justice. L'enquête se poursuit activement et nous fera connaître les détails de cette grave affaire.  

 

Avril 1876   -  Immoralité.  -  Un vieillard de Jurques qui se serait rendu coupable d'avoir excité une fille mineure à la débauche est entre les mains de la justice, il parait que cette affaire sera jugée en Cour d'assises.  

 

Mai 1877   -  Un homme écrasé.  -  Jeudi, le domestique de M. Nicolas Canivet, propriétaire et maire de Brémoy, montait la côte de Jurques, conduisant une voiture chargée de chaux. Au moment où il donnait un coup de fouet à un de ses chevaux, sa casquette tomba et alla rouler sous les pieds de l'animal. Le pauvre garçon s'avança pour la ramasser, mais il s'embarrassa dans les cordeaux de l'attelage et tomba. La voiture, dont le mouvement avait été accéléré par suite du coup de fouet qui venait d'être donné, arriva sur le jeune homme et lui écrasa les reins. Il est mort dans la soirée.

 

Février 1888  -  Garde et braconniers.  -  Dernièrement, les frères Alphonse et Désiré Lefrançois, journaliers à Jurques, étaient à braconner sur les propriétés de M. Gaillard, propriétaire à Danvou. Le garde Beaudoin voulut leur dresser procès-verbal, les braconniers maltraitèrent le garde et essayèrent de le jeter dans la rivière. Ils vont être poursuivis.

   

Février 1888  -  Le mariage des prêtres.  -  La cour de cassation vient de décider que les prêtres pouvaient se marier, après avoir quitté la soutane.

 

Juillet 1890  -  Les récoltes.  -  Les pluies persistantes de ces derniers temps ont compromis les récoltes dont les apparences étaient des plus belles. La plupart des foins ne sont pas rentrés et l'eau a pénétré dans les meulons, Les blés et les avoines sont versés et, comme roulés, sur certains points. On craint aussi que l'humidité n'atteigne les pommes de terre. La récolte de pommes à cidre sera encore moindre que l'an dernier.

 

Juillet 1890  -  Excellente mesure.  -  Désormais, le service des petits paquets, jusqu'ici limité aux communes possédant des gares de chemin de fer, sera étendu à tout le territoire.  L'administration se servira, à cet effet, des entrepreneurs de transports des dépêches, qui livreront les colis à domicile moyennant une rétribution ne dépassant pas 25  centimes.

 

Août 1890  -  Mort de faim.  -  A Jurques, le cadavre d'un individu étranger au pays a été trouvé dans le bois de la Butte, à quelques pas de la route de Caen à Redon : Les papiers trouvés dans les vêtements ont fait connaître que cet homme se nommait Jean Verger, 49 ans, né à Remillé (Ille-et-Vilaine), sans profession, ni domicile. Il paraissait être mort de faim et de misère.  

 

Août 1890  -  Crime ou accident.  -  La cadavre du sieur Félix Mirey, 72 ans, journalier à Jurques, a été trouvé dans un petit ruisseau de cette commune, la mort ne paraissant pas naturelle, ordre à été donné de surseoir à l'inhumation. Le cadavre porte des plaies au cou, au nez et au bras gauche. Félix Mirey s'est-il fait ces blessures en tombant ou a-t-il été victime d'un guet-apens ? voilà ce que l'enquête recherche.  

 

Janvier 1893  -  Accident.  -  Ces jours derniers, le sieur Aimé Peullier, entrepreneur de charrois à Jurques, revenait de Campandré-Valcongrain, avec une voiture assez pesamment chargée. Ayant voulu remettre en état un des guidons, son pied glissa et une roue lui passa sur une cuisse. L'état du sieur Peullier est grave.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Décembre 1894  -  Au voleur !  -  Pendant la grand'messe, un voleur s'est introduit dans le presbytère de St-Germain-le-Vasson, il a pénétré dans la chambre du curé et s'est emparé d'une somme de 90 fr. qui se trouvait dans une commode. Il n'a pas emporté une montre en or à répétition, qu'il a changée de place. Dans la somme emportée, se trouvaient plus de 50 fr. en sous provenant des quêtes. 

— Le sieur Pierre Morin, cultivateur à Jurques, avait déposé une petite boite au pied de son lit. La boîte, bien que ne fermant pas à clef, lui servait de coffre-fort et il fut surpris, un beau  jour, de ne retrouver en caisse que 530 fr. sur 930, qu'il y avait déposés. Les soupçons de Morin s'étaient portés sur un de ses voisins, lequel a pu justifier de sa parfaite innocence en indiquant la provenance de son argent. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Janvier 1897  -  Suicides.  -  Yves Lecalvez, 17 ans, domestique, s'est pendu à une poutre dans l'écurie de son maître, Auguste Duval, à Jurques. Ce jeune homme était d'une humeur charmante quelques instants avant de se suicider, il n'avait jamais manifesté la moindre idée à ce sujet. C'était un excellent garçon, il contribuait à faire vivre sa mère. 

— Le sieur Victor Leprieur, 45 ans, propriétaire à Beaumont-en-Auge, a été trouvé pendu dans son pressoir. Cause inconnue. (Source  : Le Bonhomme Normand) 

 

Février 1897  -  O l’amour.  -  Un dimanche de 1894, pendant la messe, un malfaiteur s’introduisait dans le domicile de M. Lebret, propriétaire à Jurques, canton d'Aunay, et enlevait une montre en or et douze couverts en argent. On soupçonna bien un nommé Fergant, mais ce fut tout. Depuis, le vol, Fergant s'est fait pincer pour tentative de viol commise à Montbertrand, sur une fillette de 7 ans et a été condamné en novembre 1894 à six ans de réclusion. 

L'un de ces jours, la femme de Fergant a dénoncé son mari et remis les objets qu'il avait cachés, à Saint-Pierre-du-Fresne, dans une couverture en chaume. Ce n'est pas par amour de la restitution que la dame Fergant a parlé, mais c'est par amour pour un individu qui lui a tapé dans l’œil. Et, pour rester plus longtemps avec lui, elle n'a pas trouvé d'autre moyen que de faire condamner son mari une seconde fois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1897  -  Une incorrigible.  -  La femme Eugénie Maresq, 47 ans, demeurant à Jurques, et son amant avaient été condamnés à trois mois de prison chacun par le tribunal de Vire pour coups et mauvais traitements envers la veuve Ferault, 73 ans, mère de la femme Maresq. Avant de se rendre en prison, celle-ci a de nouveau frappé sa mère à coups de bouteille et de bâton. Une nouvelle condamnation à six mois lui a été infligée. Mais que deviendra la pauvre vieille à la sortie de prison de cette mégère incorrigible ? (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Avril 1898  -  Gaminerie coupable.  -  Une pierre a été lancée sur un train venant de Caen à Vire, entre la gare d'Aunay-St-Georges et Jurques. La glace d'un wagon de troisième classe a été brisée. Les deux voyageurs qui s'y trouvaient n'ont, heureusement, pas été atteints. On soupçonne plusieurs gamins de Saint-Georges-d'Aunay. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Septembre 1898  -  Mort de frayeur.   -   Un Bâtiment à usage d'écurie et de remise, appartenant au sieur Joseph Duval, propriétaire et ancien maire de Jurques, près Aunay-sur-Odon, à été consumé par un incendie. Ce sinistre, dont les pertes, couvertes par une assurance, s élèvent à 3 500 fr., a tellement émotionné le sieur Duval qu'il est mort subitement, succombant à une maladie de cœur dont il souffrait depuis longtemps.  (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1899  -  Accident de travail.   -   Le sieur Louis Lefranc, 39 ans, mineur à Jurques, près Auuay-sur-Odon, qui extrayait du minerai dans une galerie souterraine, introduisit une mèche dans une capsule de fulminate. Celle-ci éclatant tout à coup, Lefranc a eu la partie supérieure de l'index de la main gauche coupée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Février 1899  -  Récidivistes en adultère.   -  En 1897, le nommé Marie dit Brière, 34 ans, journalier, vint s'installer comme pensionnaire chez les époux Denis, épiciers à Caumont-l'Eventé. Brière fit de l'œil à la femme Denis. Celle-ci n'y fut pas insensible et, un soir, pendant l'absence du mari, ils se sauvèrent en emportant plusieurs objets appartenant au mari et à un sieur Lavigne. Les deux tourtereaux furent bientôt pincés à Jurques, en flagrant délit d'adultère, et tous les deux furent condamnés à six semaines de prison. 

Après leur peine subie, les deux amoureux ont continué de vivre ensemble et sont venus habiter Saint-Pierre-du-Fresne. C'est là que, sur une seconde plainte du mari, Brière et sa compagne ont été de nouveau pincés en flagrant délit et condamnés, Brière à deux mois d'emprisonnement, et sa complice à trois mois. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Mai 1900 - Infanticide. - La rumeur publique accusait Marie Lefrançois, servante à Jurques, chez le sieur Léon Radiguet, d'être enceinte et d'avoir accouché clandestinement.

Le parquet de Vire l'interrogea. Elle nia énergiquement, mais une perquisition dans sa chambre à coucher amena la découverte de chemises et de jupons ensanglantés. Alors la fille Lefrançois se décida à tout avouer.

Elle déclara qu'elle était accouchée seule dans son lit d'un enfant du sexe féminin et qu'aussitôt elle l'étrangla à l'aide d'un cordon. Quand elle fut convaincue que le pauvre petit être avait cessé de vivre, elle dissimula le cadavre sous son lit, et deux jours après elle l'enterra dans le jardin de ses maîtres.

Des recherches furent faites immédiatement à l'endroit qu'elle avait indiqué et on y découvrit le cadavre de l'enfant. La fille Lefrançois a été arrêtée. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Juin 1901   -   Mort accidentelle.  -  L'autre dimanche, le sieur Auguste Lemaitre, 27 ans, mineur à Jurques (Calvados), revenait de Rampan (Manche), avec son père, Jacques Lemaitre, 71 ans, qu'il venait de chercher pour l'installer chez lui, à Jurques.

La voiture dans laquelle se trouvaient les sieurs Lemaitre père et fils allait à une allure modérée, lorsque, à deux cents mètres du village de la Tiquerie, le cheval s'abattit sur les genoux, les deux voyageurs furent lancés violemment sur la route, et quand Lemaitre fils, qui n'avait aucun mal, se releva, il constata que son père, atteint d'une large ecchymose sur le côté de la tête, ne donnait plus signe de vie. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Octobre 1901   -   Un gars assommé.   -  Pendant une tournée qu'il faisait, le soir, à Jurques, près Aunay, dans une chasse dont il avait la garde, le sieur Challemaine a été assommé d'un coup de gourdin qui lui a fait une plaie sur la tête et lui a fait perdre connaissance.

Ce n'est qu'au bout de trois heures qu'il est revenu à lui et a regagné péniblement son domicile, tout couvert de sang. Il porte au bras droit et à la cuisse gauche de fortes contusions où la marque des clous de souliers est imprimée. Son état est assez grave.

Les auteurs de cet attentat sont surveillés.  (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   En famille.  -  La dame veuve Picard, de Jurques, canton d'Aunay, a eu une vache d'enlevée, dans un herbage, par son fils, 25 ans, aubergiste à Villers-Bocage, qui est venu la prendre pour se rembourser d'une avance de 325 francs faite à sa mère. (Source : Le Bonhomme Normand)  

 

Juillet 1904  -   Incendies.    -   D'une charretterie, contenant plusieurs banneaux et équipages aratoires au sieur Delauzier, à Saint-Sylvain. Pertes : 1 200 francs. Assuré.

 D'une maison au sieur Émile Marie, à Jurques, pertes 5 000 francs ; d'un mobilier aux époux Solier, portes 1 800 francs, et de 800 bottes de foin au sieur Dubois, boucher, pertes 300 francs. Le tout assuré excepté le foin.

— D'une maison d'habitation au sieur Lépine, à Saint-Paul-de-Courtonne. Pertes 700 fr.  Le feu a été mis par la foudre. (Source : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1906  -  Découverte d'un cadavre. -  On a trouvé dans un sentier, à l'extrémité de la commune de Jurques, le cadavre de la nommée Martin Angélina, 37 ans, couturière,  sans domicile fixe. La malheureuse s'adonnait à la boisson et se livrait à la débauche. La mort semble due à des causes naturelles.

 

Janvier 1907  -  Un projet de loi contre les corbeaux.  -  M. de Villebois-Mareuil, député de la Mayenne, vient d'élaborer avec le comte Clary, président du Saint-Hubert-Club de  France, un projet de loi destiné à donner satisfaction aux chasseurs et aux agriculteurs. Il s'agit de la création de postes de Tierceliers dans toute la France, en vue de la destruction des  oiseaux de proie, des petits fauves et principalement des corbeaux. (source : Le Moniteur du Calvados)

 

Janvier 1907  -  Vols à la gare.  -  Un malfaiteur a pénétré dans la nuit de jeudi, à vendredi dans la gare de Jurques et a coupé et emporté environ trois kilos de fromage de gruyère  à une meule entière qui s'y trouvait. L'avant-veille, un poids de cinq kilos en fonte avait été pris au même endroit. La Compagnie de l'Ouest subit un préjudice de 15 fr. L'auteur de ces vols est inconnu. Une enquête est ouverte. (source : Le Moniteur du Calvados)  

 

Mars 1907  -  Imprudence mortelle.  -  Ayant voulu descendre d'un train automobile en marche, malgré la défense formelle qui lui en avait été faite, Eugène Solier, 32 ans,  journalier, est tombé sous les roues du convoi. On l'a relevé la jambe gauche et la cuisse droite broyées, et il est mort quelques heures après. (source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1912  -  Les admirateurs de Bonnot.  -  Le nommé Georges Varin, 44 ans, terrassier, sans domicile fixe, apercevant à Jurques, se mit à crier : " Bonnot a tué des gendarmes ! Faut que j'en descende un ! " Et ce disant il se jeta sur eux, armé d'un manche de pelle. Une lutte violente s'engagea au cours de laquelle un gendarme fut blessé au bras. Maîtrisé  finalement, Varin qui était en état d'ivresse, fut écroué à Vire.

 

Mars 1914  -  La grève aux mines de Jurques. -  Les mineurs de Jurques étant en grève  depuis quelques jours, le maire de la commune avait fait réquisitionner les gendarmes pour  maintenir l'ordre. Or, le 26 février, vers 5 heures et demie, M. Cloarec, de la brigade de Mesnil-Auzouf, fut arrêté à la Butte par une quinzaine de grévistes armés de gourdins.  " On ne passe pas, lui cria l'un d'eux, votre place est à la mine et non sur la route ". Et, là dessus il brandit son gourdin. Ses camarades firent de même. Le cheval de M. Cloarec se cabra et les grévistes se trouvèrent refoulés en avant. Mais l'un d'eux saisi la bride du cheval qui, se cabrant à nouveau, tomba sur le côté et brisa le porte-sabre de M. Cloirec.  Celui-ci se voyant cerné tira deux coups de revolver en l'air. Les grévistes s'enfuirent  aussitôt dans le bois voisin à travers les bruyères. M. Cloarec ayant rejoint alors le gendarme  Bignon retrouva un moment après les grévistes en train de pourchasser les ouvriers mineurs qui se rendaient à leur travail. Grâce à la présence des deux gendarmes, ces ouvriers réussirent à passer malgré les insultes et les menaces des grévistes, qui pour la plupart sont espagnols.

-   La grève. -  Mardi dernier, la grève des mineurs de Jurques a pris fin et mercredi matin, les grévistes ont dû reprendre leur travail. Les gendarmes envoyés en détachement à la  grève de Jurques ont reçu l'ordre de rentrer respectivement chacun à leur caserne.

 

Avril 1914  - Les monuments historiques du Calvados.  -  Voici, d'après le officiel, la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques avant la promulgation de la loi du 31 décembre 1913, pour le département du Calvados :

Honfleur : La Lieutenance, Église Sainte-Catherine. Portail de l'église Saint-Léonard ; Huppain : Église ; Juay-Mondaye : Parois de la voûte du transept gauche de l'église, revêtues  de fresques classées ; Jurques : Dolmen dit " Pierre Dialan " ; Langrune : Église ; Lion-sur-mer : Clocher de l'église ; Lisieux : Église Saint-Pierre, Église Saint-Jacques, Maison dite " le Manoir de François 1er ", rue aux Féves, Maison dite " le manoir de salamandre ", rue aux Féves. Maison dite " le manoir du pâtissier ", dans l'ancienne rue Basse-Boucherie ; Longues : Église de Marigny ;  Louvières : Église ; Luc-sur-mer : Clocher de l'église, Croix en Pierre (1662) dans le cimetière ; Maizières : Église ; Maltot : Chœur de l'église, etc ...

 

Juillet 1914  –  Les deux lessiveuses. —  Il y a six mois, M. Decaen, menuisier au bourg de Jurques, avait trouvé un beau jour sa lessiveuse neuve remplacée par une vieille. Peu  satisfait de cet échange, il dut en prendre son parti. Dernièrement il aperçut dans la cour de la dame B... Charles, journalière, demeurant au bourg de Jurques, une lessiveuse qui ressemblait fort la sienne.  Après enquête faite par la gendarmerie, la femme B... a reconnu sa culpabilité.

 

Octobre 1914   -   Une discussion orageuse.   -   Pensant sans doute que l'état de guerre effaçait tout, un nommé Céréso Rolland, condamné, l'an dernier, par le Tribunal de Vire, à un an de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, pour coups et excitation à la grève, à Jurques, était revenu habiter cette localité.

L'autre dimanche soir, une discussion s'éleva entre lui et le sieur Miquot, 60 ans, mineur à Jurques, à propos de la guerre et des actes de sauvagerie accomplis par les bandits allemands. La discussion tourna à l'aigre, si bien que Céréso et sa compagne finirent par écoper.

Tous deux ont porté plainte. On en a profité pour rafraîchir la mémoire de Céréso et en même temps s'enquérir de ses moyens d'existence. (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Dans les champs.   -   En dételant, après avoir travaillé à la charrue, M. Albert Bure, 44 ans, cultivateur à Jurques, tomba sous son cheval. L'animal se renversa, à son tour, sur son maître et lui fractura trois côtes.

On espère que M. Bure se rétablira promptement. (Bonhomme Normand)

 

Novembre 1914   -   Avis aux minotiers et boulangers.   -   Le Préfet du Calvados informe les minotiers et boulangers que le Ministre de la Guerre se trouve dans l'impossibilité de renouveler les sursis d'appel accordés aux ouvriers minotiers et boulangers mobilisés. Il les invite, en conséquence, à réunir, avec le concours des Municipalités, le nombre d'ouvriers indispensables, soit parmi les hommes dégagés de toutes obligations militaires, soit parmi les réfugiés français ou belges, soit même aussi, suivant les régions, parmi l'élément étranger appartenant aux pays neutres. (Bonhomme Normand)

 

Décembre 1914   -   Morts glorieuses.   -   Sont tombés au champ d'honneur : le soldat Ernest Lange, du 236e de ligne, tué à Guise ; le soldat Auguste Guillet, de Jurques ; le soldat Ernest Javalet, du 5e, de St-Ouen-des-Besaces, tué au Godat ; Léon Norel, du 4e zouaves, fils de l'ancien restaurateur du boulevard St-Pierre, tué près d'Ypres ; Paul Guezet, du 43e d'artillerie, et Albert Désert, du 5e, tous deux de Sept-Frères ; René Le Gout, du 319e, de Lisieux, tué dans la Marne ; Albert Saucey, du 205e  de Saint-Martin-Don ; le caporal Paul Martin, du 5e, demeurant 162, rue d'Auge, à Caen, tué dans la Marne ; Joseph Lemitre, du 136e, de Viessoix ; le soldat Maurice Lebrun, du 5e, de Saint-Etienne-la-Thillaye ; le caporal Eugène Lebissonnais, sergent-major aux pompiers de Caen, tué dans la Somme.

-       Sont morts des suites de leurs blessures : à l'hôpital d'Etampes, Eugène Robin, du 119e, dont la famille habite, rue du Marais, à Caen ; à Chalons-sur-Marne, Camille René, de Coulvain; à l'hôpital Saint-Joseph de Caen, Antoine Pegon, du 60e territorial : à Fismes, Edmond Baloud, du 205e, de Danvou ; au Bourgel-Drancy, Louis Leclercq, du 5e, de Saint-Ouen-des-Besaces : à l'ambulance de Prouilly, Louis Douet, du 5e, de Bernières-le-Patry. (Bonhomme Normand)

 

Septembre 1915  -  Un enfant incendiaire.  -  Mardi matin, la dame Dupont, demeurant à Jurques, lieu-dit le Haut-Parquet, se rendant a sa charreterie, aperçut le feu dans le foin qui s'y trouvait  renfermé. Elle donna aussitôt l'alarme. Mais lorsque les premières personnes accoururent, le bâtiment flambait. L'eau faisant défaut, tous les efforts pour enrayer  l'incendie fut vains. Maison d'habitation, grange et charreterie furent détruits. Environ 1500 bottes de foin, du bois à débit, deux lits complets, un buffet, un établi, une brouette et divers outils devinrent la proie des flammes. Seuls quelques meubles, du linge et des papiers purent être sauvés. Les immeubles appartiennent à Mme La marquise de Kéroman.  L'auteur de cette incendie est le jeune Lerot, 6 ans, pupille de l'assistance publique de Caen, en nourrice chez les époux Dupont, qui avait réussi à s'emparer d'allumettes se trouvant dans la chambre de la demoiselle Dupont.

 

Novembre 1915  -  Le danger de l’essence.  -  L'autre nuit, Mme Thomas, 75 ans, demeurant à Jurques, canton d'Aunay-sur-Odon, a mis le feu à ses vêtements, en voulant mettre de l'essence dans sa lampe. Heureusement, sa nièce, Mlle Villars, qui donnait des soins à M. Thomas, à l'étage supérieur, l'entendit et descendit lui porter secours. Malgré la promptitude qu'elle y apporta, Mme Thomas a été grièvement brûlée. Pourtant on espère la sauver.

 

Décembre 1916  -  Comme chez les Boches !   -  Les bureaucrates militaires qui ont décrété que les pommes de Normandie ne sont bonnes qu'à faire des compotes vont être bien contents. La fabrication du cidre vient d'être interdite — dit-on — en Allemagne. Les pommes doivent n'y être utilisées que comme aliment : compotes, marmelades, confitures. L'Allemagne du Sud qui, comme on la sait, avait importé de chez nous beaucoup de pommiers et commençait à nous faire concurrence, se trouve arrêtée dans son pressurage par cette mesure que la famille impose. Mais nous avons peut être tort da parler de cela... il pourrait bien sa trouver, quelque part, dans les bureaux, un fonctionnaire du Midi pour  nous jouer le même tour et décréter la réquisition de nos pommes à seule fin d'en faire du raisiné à la mode de chez lui. On a vu des choses plus drôles que ça qui ne sont pas  encore arrivées.

 

Décembre 1916  -  Une mort inexpliquée.   -  es jours derniers, à Jurques, l'enfant de la femme Leliévre, 25 ans, âgé d'un mois, décédait subitement, A la suite d'une dénonciation anonyme, une enquête fut ouverte. La femme Leliévre déclara que son entant, couchant entre elle et son amant, un sieur Gaston Auvray, dit Caporal, 25 ans, avait bien pu mourir  étouffé. La conduite de la femme Leliévre, dont le mari est prisonnier de guerre, laisse beaucoup à désirer, mais on ne croit pas qu'elle ait fait disparaître son enfant volontairement. Elle  a un autre enfant de six ans dont elle paraît avoir soin.

 

Avril  1919    -     Rejet de demandes de concessions de mines.   -   Par décret en date da 11 avril 1919, est rejetés les demandes de MM. Jean et Georges Hersent et Jules Drouet, Pierre Saint-Léger, en concession de mines de fer sur les territoires des communes de Jurques, SaintPierre-de-Fresne, La Ferrlère-au-Doyen, les Loges, Cahagnes. Saint-Jean-des-Essartiers, Dampierre, St-Ouen-des-Besaces, Brémoy, arrondissement de Vire, département du Calvados. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Mai 1922  -   Le feu.    -   Un violent incendie s'est déclaré dans les bois de Jurques, canton d'Aunay. Tout un coteau a été dévoré par les flammes. Plus de cent hectares ont été détruits. (Source  : Le Bonhomme Normand)

 

Janvier 1924   -  Chasse fructueuse.   -   Au cours de trois chasses organisées par M. Querière, lieutenant de louveterie, sur la demande de MM. Manchon et Le Dart, dans les bois desquels elles eurent lieu, 11 sangliers ont été abattus sur le territoire des communes de Jurques et de Ondefontaine. Les mêmes chasseurs ont abattu quelques jours après six sangliers à Bougy. ( Source : Ouest-éclair )

 

Mars 1924  -  Mauvaise voisine.  -  Mme Lepelletier, âgée de 37 ans, ménagère à Jurques, s’étant absentée dans la journée du 11 courant fut insultée et même frappée par sa voisine la femme Boulot, née Lebigne Louise. Elle a porté plainte.

 

Mars 1924  -  Le feu dans un bois.  -  Le 19 courant, Lehéron, garde particulier au service de M. Foorter demeurant à Rotterdam. était prévenu qu'un bois dit le Bois de la Ferrière, Duval, dont il a la garde, était la proie des flammes. S'étant immédiatement rendu sur le lieu du sinistre, il put, aidé de quelques voisins, circonscrire le feu néanmoins, une trentaine d'hectares ont été brûlés. En mars ce même bois, avait déjà brûlé.

 

Mars 1925  -  L’odieuse vengeance d’une femme jalouse. -  Un sujet espagnol nommé Rodriguez Ricardo, entrepreneur de transports à Jurques, vivait depuis plusieurs années avec une fille Socquet, âgée de 26 ans, mère de quatre enfants, originaire de Saint-Clair-de-Hailouze (Orne).

La bonne harmonie était loin de régner dans ce faux ménage. La femme était d’un caractère extrêmement jaloux et le moindre soupçon d'infidélité qu'elle portait sur son ami était le sujet de scènes d'une extrême violence.

Lundi dernier, alors que Ricardo rentrait, tardivement, son amie lui reprochait avec véhémence les fréquentes visites qu’il faisait à une brunette nommée C. Cette fois tenaillée par une jalousie sans cesse croissante, elle résolut de se venger cruellement. Se rappelant sans doute l'histoire de l'Ancien Testament qui raconte que Dalila jalouse de la perte de Samson, profita de son sommeil pour lui couper traîtreusement, et lâchement la chevelure, l'amie délaissée attendit que son ami fut plongé dans un sommeil profond et se livra un acte des plus barbares.
Lundi matin, vers 4 heures, Ricardo à moitié vêtu et tout ensanglanté, s’échappait de chez lui en poussant des hurlements de douleurs et en maudissant celle qui à l'aide d'un rasoir, de le mutiler affreusement.

Pendant ce temps, la fille, Socqnet cherchait à se donner la mort en se taillant la gorge. Des voisins réveillés par les cris des deux blessés se rendirent immédiatement auprès des victimes. M. le docteur Damour, de Villers-Bocage appelé a lui donner ses soins, ne put se prononcer sur la gravité des blessures. Il a fait transporter immédiatement Ricardo et son amie la clinique Saint-Martin, à Caen.  

 

Juillet 1925  -  L'épilogue d'un drame de la jalousie.   -  Le 2 mars dernier à l'aube, Rodriguez Ricardo, sujet espagnol, âgé de 33 ans, entrepreneur de travaux publics à Jurques, quittait précipitamment à demi-vêtu, son domicile en poussant des cris de douleur. Il venait d'être atrocement mutilé par son amie, Sauquet Germaine, âgée de 34 ans, qui poussée par un accès de jalousie s'était armée d'un rasoir pour accomplir son acte. 

Mais entrevoyant, aussitôt les conséquences graves du fait inqualifiable dont elle venait de se rendre coupable, elle chercha à se donner la mort en se tailladant la gorge. Un  médecin mandé immédiatement ordonna le transfert des deux blessés dans une clinique de Caen où ils reçurent des soins qui les ramenèrent à la vie. Depuis cette nuit tragique,  les jours ont passé, l'oubli s'est fait et  Rodriguez a pardonné son amie qui attend un cinquième bébé. Le Tribunal, indulgent, a prononcé contre Germaine Sauquet, la mutileuse une  peine de mois de prison avec sursis. Cette affaire a été jugée à huis clos.

 

Février 1927   -   Précieux sang froid.  -   Entre Jurques et la Besace, un diable chargé d'un arbre de 10 à 12 mètres et traîné par 5 chevaux, venait de s'engager par un passage privé sur la voie ferrée de Caen à Vire, lorsque le charretier aperçut un train arrivant sur lui à 50 kilomètres à l'heure. Fort heureusement, le mécanicien Von Euw, qui connaît les dangers des passages privés, veillait ; la vapeur aussitôt renversée et les freins bloqués, le convoi s'est arrêté à quelques mètres à peine de l'attelage.  

 

Août 1928  -  Une noyade .  -  La dame Villard, née Hamiard Angéline, âgée de 57 ans, ménagère à Jurques, s'en fut, le 1er août, traire ses vaches, qui se trouvaient au pacage  dans un champ situé à quelques centaines de mètres de son habitation.

Il était environ 20 h. 30, quand, subitement, Mme Villard, qui marchait sur une passerelle placée sur la rivière l'Odon, fut frappée de congestion et tomba dans la rivière, où elle fut retrouvée, morte, par une de ses voisines, la dame Le Bret.  

 

Mars 1938   -   Un motocycliste victime d’un grave accident.   -  M. Chaventré Léon, demeurant à Maisoncelles-la-Jourdan, regagnait son domicile, monté sur une moto, suivant la route de Caen à Vire. Il était accompagné de l'un de ses voisins, M. Mazure Albert, cultivateur. Il venait de dépasser le bourg de Jurques, quand au lieu dit « le Calvaire », le pneu arrière de sa machine éclata. Les deux hommes furent projetés sur la route. M. Mazure ne se fit aucun mal, mais son infortuné compagnon gisait sans connaissance sur le sol, atteint d'une fracture du crâne. 

M. le docteur Lacaine prodigua ses soins au blessé qui fut ensuite transporté à l'hôpital de Vire. (source : Le Moniteur du Calvados)

 

Juin 1939  -  Tragique accident à Jurques.   -  Pilotant une camionnette automobile, M. Vierron, négociant à Sourdeval-la-Barre, suivait la route de Caen à Vire, lorsqu'à hauteur de l'école communale de Jurques, un garçonnet, André Marquette, 5 ans, qui sortait de celle-ci, s'engagea brusquement sur la chaussée et vint se jeter contre la voiture qui le renversa. Le pauvre enfant fut tué sur le coup.

Le Parquet de Vire s'est transporté sur les lieux. Les parents de la petite victime sont d'honnêtes et laborieux ouvriers. (Source  : Le Moniteur du Calvados)

 

Juillet 1941   -   Agression.   -   Une fillette de 15 ans, Mlle Courvalot Adrienne, demeurant chez ses parents à Jurques, fut accostée au cours d'un après-midi, par un individu qui après avoir accompagnée sur un parcours d'une centaine de mètres, la saisit à bras le corps, la coucha sur la berne et tenta d'abuser d'elle. Ce triste individu se nommerait Léon M. et serait employé à la Société Électrique de Caen.  

 

Janvier 1943   -   Faits divers.   -   Un grave incendie a éclaté sur la ferme de M. Besnard, village de Montpied, à Jurques, prés de la voie ferrée. 2 bâtiments de 15 mètres de long (étable, écurie, laverie, remise) ont été la proie des flammes.

Les dégâts s'élèvent à plusieurs centaines de mille francs. Les pompiers d'Aunay-sur-Odon, bien que prévenus tardivement, ont pu sauver la maison d'habitation. On croit que le feu a été allumé par une  étincelle provenant d'une locomotive.  (Bonhomme Normand)

 

Mars 1944    -   Le car de Caen à Vire est mitraillé par un avion anglo-américain.  -   Lundi, vers 17 heures, le car assurant le service Caen-Vire a été attaqué par un avion américain. Il n'y eut aucun blessé, par contre une fillette qui se trouvait sur le passage, la jeune Thérèse Marie, âgée de 11 ans, demeurant chez M. Drouet, à Jurques, a été atteints  à la cuisse gauche et son état serait assez grave. Un autre passager, M.  Coulon, marchand de charbons à Vire, a été gravement blessé à la cuisse droite. Une camionnette qui appartiendrait à M. L……put, de Caen, et dans laquelle se trouvaient quatre personnes, a été' mitraillée dans la même région.

 

Mars 1944    -   Fait divers.   -   Lundi, entre 16 et 17 h., à La Graverie, au lieu-dit « La Papillonnière », l'ambulance du sanatorium de Saint-Sever a été mitraillée par des avions  anglo-américains, Mlle Thérèse Michel, sous-économe, 29 ans, originaire d'Avranches, a été tuée. Le chauffeur de l'ambulance, M. Marie, a été blessé gravement au bras. Un peu plus loin, à Tracy-Bocage, un camion de la « Moderne Beurrerie » de Vire, a également été attaqué. Le chauffeur M. Letellier, a eu une main coupée. Les deux victimes ont été conduites à l'hôpital de Vire. A la même heure, le car postal qui assure le service de Vire à Caen, et qui transporte également des voyageurs a été lui aussi mitraillé à Jurques. Mme Marie Roulland, domestique chez M. Liégeard à St-Pierre-du-Fresne à été tuée. Quatre autres voyageurs ont été blessés et ont dû. être hospitalisés à l'hôpital d'Annay-sur-Odon : Mme et M. Peyronnet, rédacteur principal des contributions indirectes à Caen (Mme Peyronnet, notamment a dû subir une grave intervention dans le dos), M. Georges Dubois,  peintre à Villers-Bocage, et le chauffeur du car postal, M Pierre Kergoat, demeurant à Vire, enfin, un cinquième blessé, M. Auguste Cervelle, a pu regagner son domicile.

 

Mai 1944.  Faits de guerre.  -   Les actions de guerre qui n'étaient considérablement raréfiées au cours de l'hiver, ont été fréquente durant ces deux mois.

Le trafic ferroviaire a subi, à nouveau, des attaques de l’aviation anglo-américaine :

Le 24 mai à 16. h. 15, mitraillages d'un train de marchandises à Saint-Crespin sur la ligne Paris-Cherbourg. Chauffeur et mécanicien assez grièvement blessé, la locomotive hors d'usage.

Le 9 avril à 17 h. 15, attaque de la gare de Mézidon. Un civil français blessé, quelques dégâts matériels qui n'ont pas occasionné une interruption de trafic.

Le 11 avril, à 3 h. 30, bombardement de la gare de Caen. un mort et 8 blessés parmi le personnel de la S.N.C.F. Dégâts matériels assez importants aux dépendances de la gare. Un gazomètre de l’usine à gaz a été crevé et a pris feu. Plusieurs maisons d'habitations endommagées.

Le 26 avril, à 10 h. 45, attaque de la gare de Mesnil-Mauger, station de moyenne importance sur la ligne Paris-Cherbourg. Trois morts, 2 blessés, dégâts matériels importants. La distillerie Duriez, qui se trouve à proximité a subi de graves dommages ainsi que quelques maisons.

Le même jour, à 14 h. 55, nouvelle attaque en piquée de cette gare, 4 blessés. Voies à nouveau coupées, bâtiment de la gare anéantie. Nouveaux dégâts à la distillerie Duriez.

Le 29 avril, vers 11 h. 15. Troisième attaque de la gare de Mesnil-Mauger causant quelques dégâts matériels. Maison du garde barrière détruites, réservoir d’eau percé, ligne de Ste-Gauburge coupé.

Par ailleurs de nombreux bombardements ont été effectués principalement sur les localités situées en bordure de la mer.

Le 2 mars, vers 3 heures, deux bombes incendiaires lancées sur le territoire de la commune de Clarbec ont provoqué un incendie dans un bâtiment agricole causant un préjudice de 150 000 francs.

Trois bombes non pas éclaté, pas de victime.

Le 7 mars, vers 18 h. 30, le château d'eau de Merville-Franceville a été attaqué et percé de plusieurs balles, pas de victime.

Le 13 mars, vers 17 h. 15, le car Vire-Caen a été mitraillé à plusieurs reprises. Deux personnes ont été blessées.

Le 24 mars, dans l’après-midi, le château d'eau d’Equemauville a été rendue inutilisable à la suite d’un mitraillage qui a coupé une ligne à haute tension et deux à basse tension et endommagé quelques maisons situées à proximité.

Le 25 mars, vers 17 heures, mitraillages du château d’eau de Arromanches-les-Bains. Peu de dégâts.

Le 26 mars, vers 18 heures, une formation de bombardiers chasseurs anglo-américain à bombardé le camp d’aviation de Carpiquet près de Caen. J"ignore les résultats de cette attaque qui n'a pas fait de victimes parmi la population civile.

Le 27 mars, dans l’après-midi, le car postale Vire-Caen a été mitraillé à la sortie de Jurques. Cette attaque a causé la mort de deux personnes et en a blessé quatre autres.

Le 20 avril, à 14 heures, une formation de 18 bombardiers anglo-américains a lancé une cinquantaine de bombes sur la commune de Merville-Franceville-Plage, on déplore 5 morts et 10 blessés.

Chutes d’avions. Trois avions anglo-américains ont été abattus par la D.C.A. allemande au cours des opérations susvisées. Huit autres ont percuté au sol pour des raisons non précisées.

De même, deux appareils allemands sont tombés à Sallen et à Lion-sur-Mer.

Le 16 mars 1944, monsieur Langlois Charles? cultivateur Moutiers-en-Cinglais, réquisitionné par les autorités allemandes avec son camion pour effectuer des transports dans l’Eure a été tué par des balles de mitrailleuse d’avion à Le Neufbourg.

Le 20 mars, le jeune Triholet Jacques, âgé de 9 ans, demeurant à Cagny a été gravement blessé par l'explosion d'une grenade allemande qu'il avait trouvé.

Le 26 mars vers 16 h. 30, trois jeunes gens requis à l’organisation Todt à Ver-sur-Mer s'étant engagé dans un champ de mines ont fait exploser de ces engins et ont été très grièvement blessés.

Le 27 mars à 16 heures, l'ambulance du sanatorium départemental de Saint-Sever a été atteinte par des balles perdues d’avions qui combattaient au-dessus de la commune de Neuville.

Melle Michel, secrétaire de l’économat a été tué sur le coup et M. Marie, chauffeur est décédé quelques jours après. Le chauffeur d'un autre véhicule qui passait à ce moment a été également blessé.

Le 28 mars, un domestique de ferme et un enfant de cinq ans, demeurant à Cartigny-l'Epinay, ont été tués par l’explosion d'un obus que le premier venait de découvrir et qu'il manipulait. (Source  : Archives du Calvados)

 

Mai 1945  -  Des « dynamiteros » opèrent.  -  Une charge de dynamite, placée dans le trou de nettoyage de la cheminée de chauffage central, au domicile de M. Adrien Geneviève, ancien syndic agricole de Jurques, a fait sauter une partie de l’habitation, sans heureusement causer d’accident de personne. On recherche les coupable.  

 

Novembre 1945  -  On a arrêté.   -  A Jurques, Henri K……, 21 ans, poseur de voies, sur mandat délivré par le Parquet de Quimper, pour vol et incendie volontaire.

A Saint Pierre-la-Vieille, Gustave M………., 22 ans, ouvrier agricole, recherché pour avoir fait partie de la Waffen SS. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Juin 1946  -  Distinctions honorifiques.  -  Cette année la commune de Jurques est à l’honneur : 

Chevalier du Mérite Agricole : Mme Giffard Suzanne.

Médaille d’Argent des Familles nombreuses : Mme Augustine Barette (12 enfants).

Médaille d’Argent de l’Enseignement primaire : Mme Renée Rivière, directrice de l’École de filles. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Décembre 1946  -  Un grave accident prés de Jurques.  -   Une carriole conduite par M. André Delaunay, cultivateur à Saint-Georges-d’Aunay, qui était accompagné de sa femme, revenait du marché de Villers-Bocage et s’engageait sur le passage à niveau n° 48 lorsqu’elle fut prise en écharpe par un  convoi qui venait de quitter la gare de Jurques. Le cheval fut tué sur le coup et traîné par la locomotive tandis que la voiture, les brancards arrachés, allait se renverser sur le côté gauche de la voie en direction de Caen. M. Delaunay a été atteint de blessures aux jambes et à la tête ; sa femme se plaint de douleurs dans le dos et à la jambe droite. La perte de l’attelage est estimée par son propriétaire à 215 000 francs.

L’accident est dû au mauvais fonctionnement du dispositif de télécommande devant assurer la fermeture des barrières à partir du passage à niveau n° 49. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1948   -   Des bois flambent à la Ferrière au Doyen.   -   M. Tristan du Perier de Larson, 69 ans, de Saint-Pierre-du-Fresne, a signalé aux gendarmes qu’en 15 jours quatre incendies ont éclaté sur des terrains gardés, 50 hectares de bois ont été ravagés à la Ferrière-au-Doyen, au lieu-dit « le Bois de l'Homme », 95 autres près du chemin du pavillon de chasse. Deux autres sinistres ont éclaté en direction de Brémoy et de Jurques. Le propriétaire attribue ces faits à la malveillance. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Août 1948   -   La renaissance d'un clocher.   -  Jurques vient de fêter la restauration de son clocher mutilé au cours de la bataille.

La journée débuta par une messe avec le concours de la musique de Cahagnes célébrée en présence du maire, M. Geneviève, et des membres de la municipalité. Durant l'office, le dévoué pasteur M. l'abbé Denize, procéda à la bénédiction du coq qui fut hissé dans l'après-midi au sommet de l'édifice.

A l'issue de la cérémonie les jeunes de la commune aillèrent fleurir le Monument aux Morts. L'après-midi se déroula une assemblée foraine très animée. Et la foule se retrouva le soir pour suivre des yeux les mille étoiles d'un magnifique feu d'artifice.  (Source  : Le Bonhomme Libre)

Janvier 1949   -   Le Calvados à l'honneur.   -   Enfin ! Enfin ! Après Caen, Falaise, Lisieux, Vire, Saint-Aubin-sur-Mer, un nombre imposant de localités de notre département viennent de se voir discerner la Croix de Guerre que leur ont mérité leur martyre au cours des combats pour la libération.

Voici l'éloquent tableau d'honneur que nous sommes heureux de publier en espérant que ceux de nos villages encore oublié vienne bientôt ajouter leurs noms au livre d'or de l'héroïsme.

Les lettres placées entre les parenthèses indique lors de la citation : R : régiment ; D : division.

Arrondissement de Vire. 

Canton d'Aunay-sur-Odon : Aunay-sur-Odon(A) ; La Bigne (R) ; Cahagnes (D) ; La Ferrière-au-Doyen (R) ; Jurques (R) ; Les Loges (D) ; Ondefontaine (D) ; Le Plessis-Grimoult (R) ; Saint-Georges-d'Aunay (R) ; Saint-Jean-des-Essartiers (R) ; Saint-Pierre-du-Fresne (R). (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Avril 1949   -   Trois Résistants à l'honneur.  -   Au cours d'une cérémonie intime dans les salons de la Préfecture, trois de nos concitoyens ont reçu la Médaille du Roi d'Angleterre pour services rendus à la cause de la Liberté.

Assistaient à cette manifestation le Préfet et Mme Stirn ; MM. Gille et Gosselin, conseillers généraux ; le général Marchand, commandant la Subdivision ; MM. Daure, recteur d'Académie, et Franchi, premier Président à la Cour d'Appel ; M. Neil, consul général d'Angleterre pour la Normandie, félicita les récipiendaires.

MM. Aimable Lepeu, biologiste à Dives sur Mer ; Alcide Sohier, cultivateur à Jurques et Jean Marcadier, commerçant à Bayeux. Puis M. Daure remit à M. Lepeu, la médaille du Roi d'Angleterre.

M. Gosselin lut la citation de M. Marcadier.

M. Gille épingla sur la poitrine de M. Sohier, la décoration anglaise.

Cette manifestation se termina par un vin d'honneur à la santé des héros du jour. (Source  : Le Bonhomme Libre)

 

Mars 1950   -   Le  remembrement à Jurques.   -   Une enquête sur le projet de remembrement de la commune est ouverte à la mairie de Jurques, jusqu'au 26 mars, de 9 h. à midi et de 14 h. à 17 h.  Le dossier est à la disposition des intéressés qui pourront en prendre connaissance.

Les 27, 28 et 29 mars, M. Legrand, maire d'Ondefontaine, commissaire enquêteur, recevra de 14 h. à 17 h. les  observations qui pourraient être faites. ( Le Bonhomme Libre )

JURQUES  -  Le Minerai  -  Entrée de la Galerie

Commentaires et informations : Facebook - @